Ce n'est pas chose aisée de « rendre nos villes plus propres ». Les
pouvoirs publics l'apprennent à leurs dépens, eux qui ont lancé sur les
chapeaux de roues ces dernières semaines, une vaste opération de nettoyage des
artères des grandes agglomérations, sans vraiment arriver à une amélioration
notable de l'environnement dans nos cités. C'est le constat établi lors des
rencontres initiées par le ministère de l'intérieur et des collectivités
locales, avec les principaux acteurs de l'administration locale directement
branchés sur les dossiers de l'hygiène et l'assainissement, ainsi que la
gestion des déchets ménagers. Ce n'est pas l'échec total sermonné par les
bilans de la gestion des déchets ménagers, fort heureusement, mais l'effort
reste loin, parfois très loin, des normes souhaitées.
Les cadres de l'administration locale qui ont assisté aux réunions
programmées par la tutelle, dont l'objet porte sur une évaluation de la
situation globale du volet « hygiène et assainissement », nous ont confié que
les responsables du ministère de l'intérieur prennent acte de ce « semi échec »
en optant pour un renforcement des efforts déployés sur le terrain. Autant dire
qu'on est arrivé à la conclusion implicite que la situation environnementale
dans nos villes n'est pas reluisante. Preuve en est, cette décision de passer à
la vitesse supérieure dans le ramassage des ordures ménagères. Le ministère de
l'intérieur et des collectivités locales a recommandé lors de ces rencontres
avec les SG des wilayas et des communes (les chefs-lieux particulièrement) de
multiplier par deux le nombre des rotations des camions de ramassage des
déchets ménagers. On a certainement dû se rendre à l'évidence que certains
facteurs, à l'exemple de l'extension urbanistique, l'explosion démographique,
le mauvais réflexe citoyen (jets d'ordures anarchiques) et une époque
caractérisée par une consommation outrancière, multiplient considérablement le
volume des déchets. Oui, mais est-ce la solution idoine ? Selon des
spécialistes, doubler les rotations des camions de ramassage des ordures, c'est
créer un autre problème de gestion des déchets ménagers. D'une part, il faut
trouver les moyens financiers pour concrétiser cette action, car le ramassage
des ordures ménagères, souvent confié à des entreprises privées, nécessite une
enveloppe financière conséquente. Et d'autre part, il faut songer à créer des
espaces de dépôts adéquats, prévoir la création de nouveaux centres
d'enfouissement technique, prendre acte pour innover en matière de nouvelles
formes de gestion durable des déchets ménagers. Dans ce contexte, selon de
récentes déclarations du directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC),
Constantine sera dotée prochainement de conteneurs enterrés à travers plusieurs
et destinés à la collecte des déchets ménagers. Une solution écologique,
estime-t-on, première du genre à l'échelle régionale, prônée dans le cadre de
l'opération nationale de l'hygiène du milieu. En attendant que les élus locaux
s'impliquent dans le dossier, l'un des rares qui reste encore du domaine de
leur compétence.