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Crash de l'avion militaire algérien en France : L'enquête met en cause le givre sur les ailes de l'aéronef

par El-Houari Dilmi

L'enquête de la Gendarmerie et du Bureau enquête accident français, au sujet du crash de l'avion militaire algérien, le 10 novembre dernier, dans la région de Lozère, met en cause l'accumulation de givre sur les ailes de l'aéronef. L'accident avait causé le décès des six occupants de l'avion de transport militaire.

En effet, selon le procureur de la République de Mende, Samuel Finielz, les «investigations effectuées par la section de recherches de la Gendarmerie de l'Air, en liaison avec le Bureau enquête accident Défense ﷓ Air, dont notamment l'exploitation des enregistreurs de vol, ont permis d'établir que l'appareil évoluait en limite de performance dans des conditions météorologiques défavorables, accompagnées de phénomènes dangereux telle que la formation de givre transparent», a expliqué le magistrat. Les enquêteurs soulignent dans leur rapport que «les pilotes ont décidé, suite au déclenchement d'une alarme de givre, d'élever l'altitude de vol que l'appareil n'a pas pu faire faute de limite de performance. L'avion ralentissait donc en continu malgré la mise en puissance de ses moteurs jusqu'à ce qu'il atteigne une vitesse proche de sa vitesse de décrochage. Puis l'appareil, à la surprise des pilotes, a pendant cette manœuvre, effectué plusieurs embardées dont ils ont essayé, en vain, de limiter les effets». Toujours selon le magistrat français, l'«hypothèse privilégiée par l'enquête est que l'aéronef, déjà en limite de performances, s'est chargé de givre, ce qui a augmenté significativement sa masse et obéré ses qualités aérodynamiques».

L'aéronef, appartenant aux forces armées algériennes, s'est, alors, enfoncé vers la droite pour partir en piqué et effectuer deux tonneaux à la verticale. Il a atteint une vitesse de 280 noeuds, supérieure à sa vitesse maximale de 240 nœuds» a ajouté le procureur. «Les contraintes exercées sur l'empennage, du fait de la vitesse et des efforts correctifs appliqués aux commandes par les pilotes, ont été telles que la queue de l'appareil s'est arrachée du fuselage, au niveau de la porte arrière», a encore expliqué le magistrat, indiquant qu'alors l'appareil était en «perdition totale» et s'est donc «écrasé au sol» ; les faits ont ainsi une cause accidentelle susceptible de trouver son origine dans l'accumulation de givre sur les ailes», a souligné Samuel Finielz. Pour rappel, l'avion parti de Paris, un bimoteur de type CASA C-295, s'était écrasé en Lozère. Il transportait une cargaison de papier fiduciaire pour la fabrication de billets pour la Banque d'Algérie et avait à son bord cinq militaires et un représentant de la banque d'Algérie. Les corps des six victimes avaient été retrouvés et rapatriés en Algérie.