Le mouvement de grève d'une journée dans les lycées «a été bien suivi», selon Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Le porte-parole du CNAPEST a affirmé que les enseignants des lycées ont répondu favorablement à l'appel de son syndicat. «Le taux de suivi a été de 85 % au niveau national» a-t-il souligné, en précisant que le suivi de la grève est important partout à travers la majorité des wilayas, mais il varie d'une wilaya à une autre. Il cite à titre d'exemple un taux de suivi de 90 % à Batna et à Khenchla et un taux de 65 % à Illizi. Et d'ajouter que son syndicat a enregistré un taux de participation de 97 % à Bejaia, 80 % à Bouira et à 75 % à Tizi Ouzou. Concernant, la capitale, le taux de suivi du débrayage a été évalué à 75 % pour Alger Est, à 65 % à Alger centre et 92 % a Alger Ouest. Cette grève de 24 heures «exprime le mécontentement de la corporation pour le non respect des engagements de la tutelle», dira Boudiba en précisant que les enseignants attendent une réponse claire de la part du gouvernement. «Le ministre n'a pas répondu à des revendications en suspens en précisant que certaines questions sont des revendications qui relèvent des prérogatives de la fonction publique et du premier ministre».

Les points en suspens qui ont besoin d'être solutionnés, se résument en la revalorisation des primes de zone pour les enseignants du Sud, le dossier de la médecine du travail, le règlement financier de la question du poste de professeur coordinateur à partir de 2008 et la permission à tous les professeurs en poste de participer aux concours de recrutement.

Enfin, M.Boudiba a précisé que des assemblées générales sont prévues et qu'elles seront suivies des conseils de wilaya, où la base fixera la date de la tenue du conseil national. Il sera question d'évaluer ce mouvement de grève et statuer sur la forme de la prochaine action dans le cas où la tutelle et le gouvernement continueront à ignorer les revendications en suspens.

A Constantine, le mot d'ordre de grève lancé par le Cnapest n'a pas enregistré hier une adhésion massive des enseignants du cycle secondaire. La mobilisation n'a pas atteint les proportions enregistrées durant les précédents mouvements initiés par ce syndicat, comme le soulignent des enseignants interrogés au sujet de leur participation à cette journée de protestation, une participation jugée tout juste «moyenne» par certains directeurs de lycées. La direction de l'éducation au niveau de la wilaya de Constantine signale pour sa part un taux de participation à la grève atteignant les 57 % dans la matinée d'hier. Cette «timide» adhésion est due, peut être, aux points de revendication soulevés dans l'argumentaire des syndicalistes dans leur appel à la grève, car la prime du sud et le logement pour les enseignants affectés à cette région ne constituent nullement une préoccupation majeure et partagée. Aussi, on note dans ce contexte le recrutement de centaines d'enseignants qui n'ont pas encore eu le temps de se «syndiquer». Nous avons tenté d'avoir de plus amples détails sur le taux de participation à la grève auprès des représentants locaux du Cnapest, mais notre requête demeurera suspendue à la sonnerie d'un téléphone «muet».