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La grève du CTC fait tache d'huile

par A. M.

Répondant à la direction générale du CTC/Est selon laquelle seules deux agences ont débrayé lundi, les représentants du syndicat d'entreprise qui nous ont contacté, hier, ont assuré que la grève touche maintenant un total de 1O agences parmi les 17 que compte la région et ce, après que les agences de Souk-Ahras, Mila, Batna et Biskra ont rejoint, hier, les six autres de Bordj Bou-Arréridj, Sétif, Béjaïa, Oum El-Bouaghi, Khenchela et Tébessa qui ont entamé la grève, avant-hier lundi. Nos correspondants au téléphone ont assuré que d'autres unités de l'entreprise vont rejoindre le mouvement, aujourd'hui mercredi, et que d'ici jeudi, les 17 agences seront toutes paralysées. Ils signaleront aussi que la région centre est en train de bouger pour rejoindre le mouvement, soutenant avoir reçu des informations sur un débrayage au CTC/Centre, notamment, ont-ils avancé, à Boumerdès, ajoutant toutefois que ces informations sont en cours de confirmation avec leurs collègues de la même région. «De toute façon, a souligné M. Saci Nasser, le secrétaire général du syndicat d'entreprise du CTC/Est, la grève dans la région centre va débuter dimanche prochain après l'expiration du préavis de dix jours déposé par les syndicats».

Revenant sur le bras de fer qui les oppose à leur direction de l'Est, les représentants syndicaux ont déclaré en outre que le mouvement de grève, qui fait boule de neige, a été accéléré par le fait que «les travailleurs n'ont pas été convaincus par les négociations auxquelles a appelé la direction générale avec le partenaire social, négociations qu'il a limitées, d'une façon unilatérale, à des points secondaires de la plateforme de revendications. Ces points choisis par le DG et ses collaborateurs sont l'avancement horizontal et la permanisation», nous ont déclaré nos interlocuteurs, soutenant que le DG ne veut pas entendre parler de la réintégration du secrétaire général du syndicat d'entreprise tout en considérant qu'après 29 ans de service, «sa mise à la porte» au mois d'octobre dernier ne constitue pas un licenciement. Mais le plus outré de tous est bien entendu l'intéressé, en l'occurrence M. Saci Nasser, qui a dénoncé hier les propos du DG lui imputant des insultes et des diffamations qui ont conduit le DG à l'ester en justice. «Premièrement, la justice n'a pas encore tranché parce que j'ai interjeté appel. Secundo, le DG n'a pas indiqué que, dans le même temps, j'avais moi-même porté plainte contre lui et que le jugement rendu avait retenu contre nous deux simplement une amende judiciaire de 25O dinars chacun. Mais j'ai tout de même interjeté appel et aucun jugement définitif n'est encore prononcé», a-t-il soutenu. Contredisant aussi les affirmations du DG du CTC/Est concernant son cas précis, M. Saci Nasser a affirmé qu'il s'agit bien d'un «licenciement déguisé». Il y a eu un précédent en 2O11 et ce n'est qu'après la grève déclenchée par les travailleurs qu'il a été contraint à me réintégrer. C'est dire qu'il m'en veut personnellement !».

Rappelons que le directeur général du CTC/Est, dans une déclaration qu'il nous a faite lundi dernier, a soutenu que tous les problèmes des travailleurs ont été réglés maintenant et qu'il avait instruit les directeurs locaux des agences pour entamer les négociations avec le partenaire social au sujet de la permanisation, «quoique je considère pour ma part, a dit M. Benchiheb, que ce point constitue un faux problème».