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Pourquoi, en dépit des mesures très incitatives de l'administration, l'investissement
privé à Oran est encore au ralenti ? Pourquoi bon nombre de bénéficiaires d'un
foncier, via le Calpiref, tardent à poser la première pierre ? C'était pour les
écouter, les assister et les avertir " pour la dernière fois " que le
wali a convié les investisseurs et les promoteurs immobiliers.
Sur fond d'un constat peu reluisant, avec comme indice macro un " faible taux de concrétisation ", depuis l'actionnement du dispositif Calpiref, le chef de l'exécutif local commence à s'impatienter. Le déphasage entre la force motrice des pouvoirs publics, et la cadence d'exécution du côté des investisseurs, est tel qu'il fallait, en urgence, localiser " où ça coince ". C'était l'objectif de la rencontre wali-investisseurs, tenue lundi à l'hémicycle. Mais ce n'était pas là le seul objectif. Un énième message, vraisemblablement " l'ultime ", qui ne souffrait d'aucune nuance, a été lancé par le wali, à l'endroit de tous ceux qui ont dépassé le délai convenu, pour le lancement de leurs projets, sur la base desquels ils ont été attributaires d'un acte de concession de foncier, établi par le comité d'assistance et de localisation de la promotion d'investissement et de régulation foncière (Calpiref). C'est l'annulation pure et simple de l'acte qui attend ces derniers au virage, pour résumer les propos du wali. " De la même façon qu'on a ouvert grande la porte, on la refermera. J'annulerai les actes sans état d'âme? Le compte à rebours vient de commencer ! ", A-t-il mis en garde. " Pourquoi n'avez-vous pas commencé à investir ? Vous aviez besoin d'un terrain, vous l'avez à présent. Pour débureaucratiser la procédure, j'ai pris un arrêté de mise en place d'un guichet unique. Aujourd'hui, les choses sont telles que vous n'avez plus besoin du wali, ni d'aucun autre responsable. Votre seul interface est un ordinateur ", a-t-il ajouté, en allusion à la batterie de mesures prises par son administration, pour le démantèlement des "barrières" administratives qui entravaient l'investissement à Oran, comme la mise au point d'un cahier des charges relatif à la promotion immobilière, le traitement des dossiers par logiciel, la réduction des délais de délivrance du permis de construire, etc. Pour le wali, l'encouragement de l'investissement privé, en général, et la promotion immobilière, y compris le programme de logements de type public aidé (LPA), en particulier, est " la seule façon de résoudre le problème du logement ". Cette politique permet aussi, a-t-il ajouté, " de stimuler la concurrence entre les investisseurs ". Or, dans les faits, cela ne semble pas être le cas. Bon nombre d'investisseurs, en tout cas, ne sont pas du tout pressés, encore moins animés d'un esprit de compétition et de challenge, et semblent couver, en tout confort, sur leur précieux acquis foncier et autres largesses accordées par l'Etat, pour booster l'investissement et le développement local. Cependant, le wali a clairement signifié, que le Calpiref ne va pas rester continuellement en mode activé, et après l'étude des trois ou quatre dossiers en instance, " il y aura une longue pause ". Une lecture en filigrane des propos du wali laissent croire que le projet de la future zone industrielle d'Oued Tlélat, la plus grande ZI en Algérie avec une superficie de 450 hectares, sera rigoureusement gérée, en matière de choix des investisseurs à implanter, et que les opérateurs " attentistes et immobilistes ", à l'instar de ceux qui devront restituer les terrains, obtenus via le Calpiref, n'auront pas leur place dans ce pôle économique d'excellence, tout comme leurs promoteurs immobiliers semblables dans la ville nouvelle " El-Djadida " d'à-côté. En d'autres termes, le Calpiref se veut par ailleurs un " dispositif-test ", ou un outil sélectif, qui tiendra lieu d'expérience et de référentiel pour le tri des investisseurs, qui auront à accompagner le processus de développement et de modernisation de la métropole d'Oran. " Le problème d'Oran, ce n'est ni le foncier ni la finance?C'est plutôt (le manque) de moyens de réalisation ", a remarqué dans un autre registre le wali, en citant comme exemple, parmi tant d'autres, le projet d'un seul lycée qui est scindé en 3 ou 4 lots et confié à autant d'entrepreneurs et qui reste une éternité à l'état de chantier. Un débat à bâtons rompus a été ouvert par la suite, où plusieurs investisseurs, dans différents secteurs et créneaux économiques (projet de clinique privée, laboratoire de recherches, promoteur immobilier, entreprise BTPH, unité industrielle, centre d'appel et agence de communication, etc.) ont eu à exposer l'état d'avancement de leurs projets respectifs, ainsi que les contraintes rencontrées sur le terrain. Le SG de la wilaya a fait savoir que depuis le lancement du Calpiref, sous l'actuel wali, au total, 233 actes de concessions de foncier ont été accordés à Oran. |
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