Déclenchée
dimanche par les travailleurs qui revendiquent une augmentation des salaires,
et la régularisation des contractuels, la grève ouverte à l'ENMTP s'est
poursuivie, hier, à la zone industrielle de Ain Smara de Constantine, où se
trouvent concentrées les principales unités de production de l'entreprise.
Selon des grévistes que nous avons joint par téléphone, hier, les travailleurs
de toutes les unités de l'entreprise, d'Oran à Annaba en passant par Béjaia,
ainsi que les travailleurs de l'unité de l'autre entreprise de la zone, celle
du matériel de manutention, se sont solidarisés avec leurs camarades de l'ENMTP
en débrayant à leur tour pour venir les soutenir. Selon nos informateurs, plus
de 5OO travailleurs ont organisé le piquet de grève devant la porte d'entrée de
la zone, empêchant toute entrée et sortie. « Nous n'avons eu aucun contact avec
la direction générale. Encore moins avec les prétendus représentants syndicaux
que nous ne reconnaissons pas parce que, d'une part leur mandat a expiré il y a
quatre ans, et d'autre part ils se sont toujours désintéressés de nos problèmes
», nous a déclaré un gréviste appuyé par de nombreux autres. Devant l'ampleur
de la contestation, le responsable du syndicat d'entreprise, basé à l'unité
d'EL-Harrach, M. Medkour, s'est déplacé, hier, à Ain Smara pour discuter avec
la direction générale de l'entreprise, « dans des réunions qui n'en finissent
pas », ont commenté les grévistes, « sans prendre contact avec nous et sans
nous informer des résultats de ses palabres », ont-ils encore soutenu. « De toute
façon, la grève sera poursuivie jusqu'à la concrétisation de nos revendications
», ont-il affirmé. Pour notre part, plusieurs tentatives d'entrer en contact
avec les représentants syndicaux et le directeur général de l'entreprise ont
été faites hier. Mais sans résultat puisque les téléphones, même fixes, ont
sonné sans cesse, sans que personne ne décroche.