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La sécurisation
des frontières et la lutte contre les réseaux terroristes et de trafic d'armes
de guerre sont au menu, aujourd'hui, d'une réunion d'urgence, dans l'oasis
libyenne de Ghadames, des chefs de gouvernement algérien, tunisien et libyen.
C'est, en tout cas, ainsi que les observateurs qualifient cette réunion des
chefs de gouvernement des trois pays, à un moment où la circulation d'armes de
guerre aux frontières de ces pays est devenue préoccupante, alors qu'au Mali se
prépare une intervention militaire étrangère. Un communiqué des services du
Premier ministère indique que Abdelmalek Sellal effectuera aujourd'hui samedi
une visite à Ghadamès (Libye), à l'invitation de son homologue libyen, Ali
Zeidan. M. Sellal, ajoute la même source, devra prendre part à une réunion
regroupant l'Algérie, la Libye et la Tunisie. A l'ordre du jour de cette
réunion, la situation sécuritaire aux frontières des trois pays.
«Les chefs de gouvernement et Premiers ministres des trois pays examineront la situation sécuritaire qui prévaut aux frontières, ainsi que les voies et moyens de renforcement de leur coopération, afin d'assurer la stabilité, la sécurité et le développement dans les régions frontalières, et pour combattre et mettre un terme au terrorisme et au crime organisé transfrontalier», précise le communiqué. L'hôte de ce conclave sécuritaire tripartite à Ghadames, le 1er ministre libyen, Ali Zeidane, avait souligné ces derniers jours que cette réunion serait consacrée aux mesures de sécurisation des frontières «en luttant contre la circulation des armes et des munitions ainsi que les autres trafics». Il s'est déjà entretenu, lundi dernier à Tripoli, avec son homologue tunisien, Hamadi Jebali, avec lequel il a abordé les questions de sécurité des frontières et la normalisation de la circulation au niveau du point de passage de Ras Jedir, rouvert jeudi après un mois de fermeture. Car la Tunisie, avec l'apparition de groupes armés qui ont déclaré être proches d'Aqmi, craint que les armes des arsenaux militaires de l'ex-régime de Kadhafi ne soient d'abord utilisés par ces groupes pour créer des zones d'insécurité dans le pays, ensuite donner lieu à un vaste trafic d'armes de guerre dans la région. Le mois dernier, la menace était tellement proche que l'Algérie, après le démantèlement en Tunisie d'un groupe terroriste près de ses frontières et la multiplication de la présence suspecte de groupes armés, avait décidé de renforcer la surveillance des frontières avec le déploiement d'escadrons de la Gendarmerie nationale. En fait, la circulation d'un très grand nombre d'armes de guerre et de munitions en provenance de Libye est une réalité que les sécuritaires des trois pays sont en train d'examiner pour en limiter les effets, sinon à les neutraliser. Au point que la Libye avait décidé en décembre dernier de fermer ses frontières avec l'Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan, et décrétant le Sud zone militaire fermée, la situation sécuritaire s'étant passablement détériorée dans la région. La détérioration de la situation sécuritaire au niveau de la Tunisie et fatalement ses effets sur la sécurisation des frontières avec l'Algérie avaient, au mois de décembre dernier, été au centre d'une visite à Tunis du ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Ce déplacement intervenait après le démantèlement d'une cellule djihadiste aux frontières tuniso-algériennes. Le groupe arrêté par les services de sécurité tunisiens avait des produits explosifs de type TNT, des pistolets et des munitions ainsi que des cartes géographiques, des tenues de combat, des armes blanches et des documents codés. Lors de ce coup de filet, le ministre tunisien de l'Intérieur avait parlé ?'d'une excellente coordination'' entre les autorités tunisiennes et leurs homologues algériennes ainsi qu'avec les autorités libyennes pour maîtriser la situation. Pour autant, la situation a aujourd'hui évolué, avec les premières escarmouches entre les groupes armés et les militaires au Mali. Le déplacement de M. Sellal en Libye, le premier qu'il effectue et centré sur la sécurité des frontières et la lutte antiterroriste, reflète ainsi la précarité et la menace qui pèsent sur les trois pays. |
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