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Les responsables
de groupes industriels des cuirs et textile, du papier et de la mécanique
agricole étaient tous unanimes pour affirmer, jeudi dernier, à la suite de la
signature des accords de partenariat entre l'Algérie et l'Espagne, « que notre
pays a besoin inéluctablement de l'expérience, de la technologie et du
savoir-faire espagnol pour garantir une relance vigoureuse des filières en
panne et ayant connu des faillites depuis des années».
Trois importants accords ont été signés, pour un partenariat à 49/51%, à l'occasion de la visite en Algérie du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Le premier accord a été signé entre la SGP-Equipag et la firme espagnole Europactor avec l'objectif de fabriquer des compacteurs de capacités de 5 à 25 tonnes. C'est ce qu'a affirmé, jeudi dernier, Bachir Dehimi, président de la SGP-Equipag, lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère de l'Industrie et la Promotion des investissements. Il a annoncé la création d'une société mixte qui regroupera l'Entreprise nationale des travaux publics (ENTP) et Europactor pour la fabrication des engins de travaux routiers au niveau de l'usine d'Aïn Smara à Constantine pour une capacité annuelle de 200 à 300 appareils par an. Et avec un taux d'intégration entre 55 et 65%, a précisé le conférencier. M. Dehimi a déclaré que la finalisation du pacte des actionnaires et du «business plan» pour la création de cette entreprise est prévue au mois de mars prochain, date du prochain forum algéro-espagnol. Ce partenariat donne l'opportunité à cette filière de développer l'exportation par le biais du réseau national de la sous-traitance qui sera développé dans le cadre de ce jumelage algéro-espagnol. Le deuxième accord a été signé entre la SGP-Gephac et Saica Papers, dans le créneau de la récupération et le recyclage du papier, à travers un partenariat regroupant l'entreprise publique Tonic industrie, Gipec et Saica Papers. Le président du directoire de la SGP-Gephac, Cherif Bounab, a affirmé que l'expérience du partenaire espagnol, leader mondial dans l'activité de récupération, est si nécessaire pour notre pays «sachant que nous n'avons ni la technologie, ni le savoir-faire, ni les compétences. Ceux qui avaient un certain savoir-faire ont choisi l'étranger face à la lente agonie de la filière», a-t-il souligné. Le conférencier affirme «nous ne produisons plus rien en matière de papier, on importe tout que ce soit le papier journal, papier pour livre et tout le reste». Et de préciser que les besoins pour le marché local sont énormes. «Les besoins sont de 500.000 tonnes alors que la récupération du papier est insignifiante». M. Bounab a affirmé que cet accord de partenariat permettra de récupérer 300.000 tonnes, d'un gisement local estimé actuellement à 450.000 tonnes dont la grande partie non exploitée est jetée dans la nature. «Selon nos prévisions, ce gisement passera d'ici 5 ans à 880.000 tonnes, un potentiel énorme qui doit être exploité pour réduire la facture des importations», a-t-il soutenu. «On ira petit à petit, de la récupération du papier, chercher ensuite la possibilité de produire le papier, pour à long terme produire le carton», a-t-il indiqué. «Ce n'est pas pour demain», a-t-il cependant reconnu, affirmant que c'est un travail de longue haleine. «Il faut du temps pour s'organiser, se former et jeter des bases solides pour relancer avec nos partenaires espagnols cette filière», a-t-il conclu. Pour ce qui est de l'unité de fabrication de papier et carton ondulé de Saida Gipec, à l'arrêt, elle est en voie de renouvellement, nous dit-on. Sa mise en service est prévue en 2016 avec une capacité de production de 69.000 tonnes de papier. Le 1er responsable de Gipec, Dahar Messaoud, a précisé que justement «on est en train de préparer le terrain avec les Espagnols pour récupérer le vieux papier, pour qu'une fois que l'usine démarrera, elle trouvera la matière première prête». Pour les nostalgiques des années 70 et 80, les chaussures «Bata» seront de retour sur le marché algérien avec une autre appellation et un nouveau look, et ce, en quantité limitée dès octobre 2013. L'on prévoit la réouverture prochaine de l'usine de chaussures de Chéraga (ex- Bata) dont les travaux de rénovation et de modernisation ont déjà commencé. C'est ce qu'a déclaré le président du directoire de la SGP-IM, Abdelhak Saidani, en annonçant la signature du troisième accord algéro-espagnol entre le groupe Leather Industrie (groupe industriel des cuirs) et la société espagnole Celma spécialisée dans la même industrie. Il a précisé en outre que l'usine entrera en production dès octobre 2013. Le conférencier a précisé que l'entreprise espagnole Celma prendra une participation initiale à hauteur de 25% dans le capital social de l'usine de Chéraga avant de porter cette participation à 49% dans une prochaine étape. La réouverture de cette usine avec l'assistance technique espagnole permettra la production de 55.000 paires de chaussures par an, à l'horizon 2014, pour atteindre un million d'unités à partir de 2015 et deux millions à moyen terme, avec un chiffre d'affaires de près de deux milliards de dinars. Saidani explique que la réouverture de cette usine ne veut pas dire le retour de «Bata» ou «Sonipec». Il précise «c'est un nouveau démarrage, ça sera une usine moderne, avec un nouveau personnel avec la création de 460 nouveaux postes d'emploi et avec une nouvelle marque», a-t-il souligné. Notons que ce partenariat prévoit également la création d'un centre technique d'appui aux entreprises du cuir dont la mission consistera en la formation du personnel dans les différents métiers de cette filière, avec la création prévisionnelle de 150 emplois. «On formera également des ingénieurs pour qu'ils apportent un plus que ce soit dans la création, dans le marketing commercial et pour la promotion de l'exportation». Saidani précise que ce centre sera installé à Chéraga, avec un capital social de 500 millions de DA détenu à hauteur de 35% par le partenaire espagnol. Le conférencier a également évoqué l'idée de s'associer avec les Espagnols pour la réouverture de l'usine de cuir de Frenda à Tiaret, «mais ce n'est qu'une idée qui a besoin d'être étudiée», a-t-il conclu. |
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