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Les postiers n'avaient pas, hier, encore repris leur service, malgré les
annonces et assurances faites la veille par le ministère de tutelle et le DG
d'Algérie Poste. Hier, la Grande Poste d'Alger était toujours fermée et les
travailleurs étaient en sit-in.
L'appel du syndicat des postiers, qui a appelé à la reprise du travail après sa rencontre avec les représentants du ministère des Télécommunications, n'a lui aussi eu aucun effet sur les grévistes. En dépit de toutes les promesses faites par le SG du ministère de tutelle qui assura, lors d'une conférence de presse tenue le lundi à Alger, que le dossier des revendications des postiers sera pris en charge et que le contenu de la convention collective de 2008 sera lui aussi appliqué incessamment, les grévistes disent en «avoir assez des promesses en l'air brandies à chaque fois par l'administration sans pour autant les concrétiser». Quant aux usagers de la poste, ils ne sont pas au bout de leurs peines et aucun service minimum n'est assuré. La poste centrale de Constantine a connu, elle aussi, hier matin une agitation bruyante provoquée par une soixantaine de travailleurs de l'entreprise Algérie Poste venus inviter leurs collègues de la recette principale à cesser le travail en solidarité, ont-ils avancé, avec leurs collègues des autres wilayas qui continuent la grève déclenchée le 3O décembre dernier. Vers 11h en effet, les protestataires qui sont venus du centre régional de contrôle mandat, du centre régional de la CNEP-Poste, du centre CCP et de la direction régionale de la Maintenance des équipements (CRME), structures réunissant globalement 4OO travailleurs environ, se sont rassemblés dans la cour de la recette principale (Grande Poste) de Constantine, à la place de la Brèche, pour essayer d'amener leurs collègues de la RP à débrayer. Le mouvement a été initié par les travailleurs eux-mêmes sans l'intervention de leur syndicat affilié à l'UGTA. Allant aux informations et à peine informé de notre identité, un groupe de protestataires nous a abordés pour nous dire que «nos revendications sont maintenant assez connues et ce sont celles qui sont contenues dans la convention collective de 2OO3 dont nos responsables n'ont cessé de retarder l'application. Quant au ministre, il est au courant de ces revendications. Malheureusement, hier, nous n'avons rien compris aux déclarations faites à la télévision et à la radio par le secrétaire général du ministère». «C'est du leurre !», lança à haute voix un travailleur. Et un groupe de travailleuses d'intervenir pour déclarer avec véhémence: «Nous dénonçons les représentants de notre syndicat d'entreprise acquis à la cause de l'administration et nous soutenons à 100% l'exigence brandie par nos collègues d'Alger qui demandent le départ du directeur général d'Algérie Poste». Reprenant la parole, le premier groupe a affirmé que, contrairement aux déclarations faites ces derniers jours par les représentants syndicaux et la direction, la grève n'a pas cessé dans la wilaya de Constantine et se déroule depuis quatre jours dans des bureaux comme à Boussouf, au CCP, au service des mandats et ailleurs. «Mais il y a eu des intimidations et des menaces faites conjointement par l'administration et le syndicat contre les grévistes en brandissant contre eux l'éventualité de poursuites pénales, et c'est pour cela que les agents de la RP ont eu des réticences à suivre le mouvement et ont repris le travail», disent des grévistes. «D'autres, soutiennent nos interlocuteurs, ont été trompés par les déclarations des syndicalistes leur assurant que leurs revendications ont été réglées. Mais rien n'est fait jusqu'à ce jour». Et de proclamer clairement qu'ils ne reconnaissent plus ces représentants «qui ne représentent qu'eux-mêmes». Interrogé sur les désagréments causés aux usagers par la grève, les protestataires ont rétorqué qu'ils sont autant peinés d'en arriver là mais que cela incombe à leur administration. «Normalement, les usagers doivent comprendre nos problèmes comme nous comprenons et nous sentons actuellement leurs difficultés», disent-ils. Et c'est grâce à l'intervention du directeur du centre financier régional, M. Ferrah, qui a réussi à ramener à la raison les contestataires que ces derniers ont consenti à décrocher. «Leurs revendications ont été prises en charge et ils vont recueillir les fruits demain, alors de quoi se plaignent-ils ?», s'est demandé ce dernier. Et d'ajouter que s'il y a d'autres problèmes, il est tout à fait disposé à les examiner et les régler avec le concours des intéressés. Pour M. Bahi Abdelouahab, secrétaire régional du syndicat d'Algérie Poste de Constantine, «les travailleurs de l'entreprise ont obtenu gain de cause et les différentes déclarations de la direction générale et de l'inspection du Travail de Bab-Ezzouar sont là pour l'attester. C'est pour nous un grand acquis dont vont bénéficier les travailleurs de l'entreprise. Alors, on ne comprend pas les objectifs poursuivis par cette frange minoritaire de contestataires dont les mots d'ordre ne correspondent nullement aux revendications de la grande masse des travailleurs d'Algérie Poste», a-t-il conclu. |
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