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Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Farid
Belhamdine, le président de la Société algérienne du médicament, a d'emblée fait
remarquer que «quand la distribution va, le médicament va».
A partir de ce fait, M. Belhamdine a été plus tranchant en déplorant l'instabilité du marché du médicament, une instabilité due, selon lui, aux changements successifs de la politique nationale en la matière. Il préconise, dans ce contexte, «la nécessité de pérenniser la politique pharmaceutique du médicament afin d'en améliorer la production nationale». L'invité de la Chaîne III revendique, en tant que président de la Société algérienne du médicament, un dispositif de régulation qui résiste au passage de différents locataires du ministère de la Santé. A ce titre, il considère que la mise en place par l'actuel ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, de l'Agence nationale du médicament constitue «une bonne chose dans la mesure où elle fonctionne indépendamment de la tutelle ministérielle». Abordant la question des pénuries récurrentes, Farid Belhamdine a estimé que «les dysfonctionnements causés ça et là dans le circuit production-distribution-importation ont impliqué le manque de médicaments par région et non à l'échelle nationale», expliquant que ce n'est pas le monopole dominant sur le marché qui en est la cause. Selon lui, «plus les distributeurs sont grands, mieux la distribution est contrôlable». Concernant les capacités nationales de production, et ce en relation avec la facture médicamenteuse, évaluée à 3,3 milliards de dollars, M. Belhamdine a précisé qu'«on ne peut pas passer de 30 à 70% de la production locale dans les mêmes conditions et les mêmes moyens». A ce titre, il a souligné que l'Union nationale des officines pharmaceutiques (UNOP), qui s'est engagée à doubler la production, exige que des incitations et des facilitations soient accordées pour assurer une production protégée des interférences. Le réseau de distribution est fait réellement de 150 distributeurs (sur les 500 grossistes potentiels existants) dont 10 seulement détiennent 80% du marché du médicament. Pour une meilleure organisation, il appelle le reste à s'associer en grandes sociétés de distribution pour mieux maîtriser la disponibilité du médicament. Ceci n'exclut pas, selon l'intervenant, qu'à long terme «une loi du médicament s'impose afin d'assurer une visibilité à long terme». Il a estimé, toutefois, que la solution idoine à cet état de fait réside dans la promotion de la production nationale en encourageant les producteurs. Il a précisé que 60 unités de fabrication pharmaceutique constituent une rampe de lancement d'une véritable industrie pharmaceutique nationale. Allant au fond de son analyse, il ajoute qu'«il n'y a pas que l'argent pour ce faire, il faut des chercheurs, des labos de recherche et des industriels connaisseurs pour une réelle relance, d'où la nécessité de passer par la formation et le transfert de la technologie en la matière. Sauf qu'on n'est pas chercheur sur titre, on est plutôt chercheur pour trouver des résultats et atteindre des objectifs». A titre illustratif, il fera référence à l'entreprise «Saidal» pour bâtir une plate-forme nationale d'industrie pharmaceutique nationale à moyen terme. Pour rappel, de la facture d'importation des médicaments évaluée annuellement à 3,3 milliards de dollars, le coût des médicaments importés ne répondant pas aux besoins de la couverture sanitaire de la population est estimé à 1,8 milliard. |
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