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La tension persiste à la SNTF

par A. Mallem

Le bras de fer engagé entre la direction ferroviaire régionale de la SNTF de Constantine, et les trois syndicats des trains, gares et infrastructures, vient d'être porté au niveau judiciaire par l'administration, qui a esté en justice un groupe de onze syndicalistes, dont les secrétaires généraux des trois syndicats en question et leurs adjoints, retenant contre eux l'illégalité de la grève qu'ils avaient déclenchée le 17 Décembre dernier. En parallèle, et selon les informations communiquées par les intéressés, la direction a pris une décision de licenciement contre un délégué syndical, en l'occurrence M. Kenioua Sami, qui a participé aux élections syndicales du 19 décembre, au motif d'absence irrégulière à son poste. «Mais la première audience qui devait se dérouler hier mardi à été reportée au 22 Janvier en cours, pour défaut d'information de la partie adverse», nous a déclaré hier l'avocat des syndicalistes, Me Lenouar.

Dans le milieu des cheminots, l'indignation est à son comble et la tension monte. «L'administration prend un gros risque en s'attaquant de front aux trois syndicats qui ont organisé la journée de protestation du 17 Décembre, au motif que celle-ci est illégale», nous a déclaré, hier, un groupe de cheminots à la gare de Constantine. «Cette véritable provocation contre les travailleurs qui, à l'heure actuelle, attendent impatiemment une réponse de la direction générale à leurs revendications, remises le même jour en mains propres, au premier responsable de la SNTF lors de son passage à Constantine, va relancer le conflit latent qui secoue notre région ferroviaire à cause, justement, des harcèlements exercés par l'administration contre les travailleurs et va inciter ces derniers à durcir leurs positions, en songeant à répliquer de manière violente », nous ont déclaré les secrétaires généraux des trois section syndicales, en indiquant qu'ils vont constituer désormais un front commun contre la DRF en demandant son départ. L'un d'eux, M. Talhi Fayçal, secrétaire général de la section syndicale des trains, nous a déclaré hier que le DRF a reçu une instruction du DG pour annuler la procédure judiciaire, ainsi que la décision de licenciement prise contre le cheminot, mais le directeur régional ne l'a pas prise en compte. «Pire encore, soutient-il, il a envoyé ce matin un messager pour nous dire qu'il va nous licencier tous». Et d'ajouter que les syndicats de Constantine ont reçu hier matin le soutien de la section syndicale du dépôt d'Alger, pour le déclenchement éventuel d'une grève nationale ouverte, car le licenciement de leur camarade est un précédent dangereux et constitue la goutte qui a fait déborder le vase. Abondant dans le même sens, son collègue, secrétaire général de la section gare, M. Sofiane Belaribi, a indiqué que la fédération des cheminots a été avisée «et nous n'attendons que son feu vert pour déclencher la grève laquelle, il faut l'indiquer, vient d'être déclarée légale, ce matin même, par l'inspection du travail. Le débrayage pourrait intervenir dans une semaine parce que nous voulons donner du temps au DG pour répondre à nos doléances et contraindre la direction régionale à revenir sur les décisions qu'elle a prise», a-t-il conclu.

Quant à M. Mekkidéche Mohamed, directeur de la région ferroviaire de Constantine, il n'a pu être joint durant tout l'après-midi d'hier, car son téléphone répondait invariablement, que notre correspondant ne peut répondre à notre appel.