Si les pouvoirs
publics ont réussi à étancher la soif des Tlemcéniens (la wilaya dispose d'un
meilleur approvisionnement en eau potable), la pollution des eaux et
l'augmentation des quantités d'eau destinées à l'agriculture demeurent un autre
objectif à atteindre. Rappelons que lors de sa visite d'inspection et de travail
effectuée en juillet 2012 à Tlemcen, Abdelmalek Sellal, ministre des ressources
en eau (à l'époque), avait indiqué qu'actuellement 65% des eaux en Algérie vont
à l'agriculture. Ce taux devait atteindre 70% avec la mise en service des
différents projets lancés dans ce sens. L'eau récupérée des barrages permettra,
selon le ministre, l'irrigation de près de milliers d'hectares de terres
(Plaines).
Dans la wilaya de
Tlemcen, les eaux emmagasinées dans les barrages de Béni-Bahdel,
Hammam-Boughrara, Sekkak, Sidi-Abdelli sont aujourd'hui polluées. Les eaux
usées jetées dans ces barrages contribuent grandement à la pollution des eaux
stagnantes. Ces eaux polluantes ont largement envahi les cours d'eau et le
milieu naturel. Elles constituent une réelle menace environnementale de grande
ampleur. Les pouvoirs publics doivent lancer un véritable plan visant à
parvenir à la dépollution des barrages et des oueds. Il passe par la mise au
point de technologie permettant l'élimination de ces polluants. Selon un cadre
de la direction de l'hydraulique, la mise en œuvre d'un plan d'actions est plus
que nécessaire, si l'on veut améliorer la qualité des milieux aquatiques,
rivières, barrages, plans d'eau et autres eaux souterraines. «Le bon état
écologique et chimique des eaux devra être amélioré. Il ?agit surtout de mettre
aux normes l'ensemble des stations d'épurations, et de s'attaquer à la
pollution des eaux potables et d'irrigation », a-t-il expliqué. Il faut
souligner, que les réseaux d'assainissement et du pluvial n'ont pas grandi au
même rythme que les villes et agglomérations,qui prospèrent (urbanisation
galopante).Avec l'augmentation de la population, le genre de vie des hommes,
les aléas climatiques, les pratiques agricoles, il se pose des problèmes
environnementaux, dont la pollution est l'un des plus importants. Les barrages
de Tlemcen sont devenus ainsi, des bassins récepteurs de déchets solides,
liquides et d'autres produits sans aucun traitement préalable. Ces déchets et
produits sont rejetés quotidiennement dans ces barrages. Dans certains cours
d'eaux proches des villes et villages, on ressent très souvent un dégagement
d'odeurs nauséabondes. Les autorités locales doivent remettre à niveau les
rejets de polluants dans les eaux des cours d'eaux et barrages. D'autant
qu'aujourd'hui, l'on constate de nombreuses non conformités pour des
installations autonomes et branchements irréguliers ? voire, des fosses
septiques non raccordées. «La protection de l'aval des barrages contre une crue
décennale, et la diminution de la pollution organique et chimique, lors des
pluies ne sont même pas assurées», a souligné dans ce cadre un ingénieur en
hydraulique. Et d'ajouter : «Après cette pollution de l'eau constatée chez
nous, il est urgent d'établir un état des lieux général de la wilaya et des
incidences possibles sur notre santé. Une surveillance des normes sanitaires
est aujourd'hui plus que nécessaire». Devant ces situations, on est en droit de
se demander,quels sont les impacts de ces polluants sur cet écosystème
aquatique et les risques éco-toxicologiques qui y sont liés ?