Le scandale des
deux listes «définitives» du concours de recrutement du personnel enseignant a
connu un nouveau rebondissement. De nouvelles exclusions de lauréats ont eu
lieu au début de cette semaine. Une trentaine de lauréats, qui avaient pourtant
entamé leur formation au lycée Adda Abdelkader (ex-St Charles), ont été écartés
par la direction de tutelle qui n'a pas donné, à ce jour, une explication à cet
embrouillement. Les lauréats exclus viennent de déposer une plainte au niveau
des services de police contre l'académie. Un avocat a été mandaté par les
lauréats exclus pour intenter une action en justice contre les responsables de
la direction de l'Education. «Des contacts sont en cours avec l'inspection de
la Fonction publique de la wilaya d'Oran pour mettre la lumière sur ce
scandale. Nous n'allons pas céder jusqu'à la réintégration de tous les lauréats
exclus», soutiennent les concernés qui ont tenu, hier matin, un rassemblement
de protestation devant la direction de l'Education. Les concernés ont été
soutenus par des dizaines d'enseignants venus de plusieurs établissements
scolaires pour «exprimer leur appui et indignation vis-à-vis du traitement
réservé par l'administration à leurs collègues». «Les exclusions des lauréats
se poursuivent depuis plusieurs jours. Alors, qui a gagné ce concours de
recrutement ?», s'interrogent les lauréats indignés. A ce propos, nous avons
essayé de rencontrer le directeur de l'Education pour avoir plus de détails sur
les nouvelles exclusions de lauréats, mais ce dernier a refusé de nous
recevoir. Il avait exigé un rendez-vous pour répondre à nos questions ! Les
lauréats exclus avaient aussi essayé de rencontrer le responsable de cette
direction mais en vain. «Pourquoi ils ont attendu plus de quatre mois pour
annuler une liste définitive et ce, après l'épuisement de la période des
recours?», s'interroge cette lauréate exclue en dépit d'une dizaine d'années
d'expérience en tant qu'enseignante vacataire. Il faut avouer que les nouveaux
critères exigés par l'académie frôlent l'«extravagance», selon les exclus. Des
lauréats ont été écartés pour avoir eu le tort de présenter un diplôme de
magister ! «Aucun diplôme supérieur au master ne sera accepté pour le concours
de recrutement du personnel enseignant !», précise l'académie dans un
communiqué. Autre critère jugé «excentrique» est que le calcul de l'expérience
professionnelle concerne seulement le poste et le grade à pourvoir en d'autres
termes un vacataire ou un contractuel qui a plusieurs années d'expérience dans
le cycle secondaire ne bénéficie d'aucun avantage s'il postule pour un poste
d'enseignant dans le cycle moyen ou primaire ! Le troisième critère qui a fait
sortir les «lauréats» de leurs gonds est que les années de travail en tant que
vacataires ne sont désormais pas comptabilisées. «Le calcul de l'expérience
professionnelle ne concerne que les enseignants contractuels», lit-on dans le
même communiqué. Selon l'académie, l'Inspection de la fonction publique a rejeté
treize dossiers pour divers motifs (niveaux ou diplômes supérieurs aux postes à
pourvoir ! manque d'expérience professionnelle?). Sur le terrain, c'est un
autre son de cloche. Le nombre des «lauréats» exclus dépasse largement le
nombre avancé par l'académie.