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L'année 2012 s'est
terminée avec l'annonce spectaculaire de la création d'une nouvelle société
Optimum Télécom Algérie, présentée trop vite comme l'issue au rachat de Djezzy
par l'Etat algérien. Une transaction en réalité toujours bloquée faute d'accord
sur le prix de cession. Avec un «petit actionnaire» d'OTA qui devient de plus
en plus incontournable dans la solution : Issad Rebrab.
L'accord entre Vimpelcom, actionnaire majoritaire d'Orascom Télécom Algérie (OTA), et le gouvernement algérien, sur un prix de cession de 51% n'a pas eu lieu en 2012. La naissance d'une nouvelle entreprise Optimum Télécom Algérie, le 02 décembre dernier a été présentée comme une issue à ce conflit commercial qui dure depuis bientôt 3 ans. «En réalité, les actionnaires de OTA se sont mis en configuration pour être Monsieur 49% dans la future configuration» explique un expert près du dossier. «C'est un geste de bonne volonté pour dire au gouvernement algérien que Vimpelcom est disposé à descendre en capital pour peu que la partie algérienne valorise correctement le rachat des 51% qu'il veut acquérir». Le ministère des finances, qui est le vis-à-vis de Vimpelcom dans ce feuilleton interminable, n'a pas commenté l'annonce faite unilatéralement par le PDG de OTA Vincenzo Nesci, le 12 décembre dernier, de la création de cette nouvelle entité, Optimum, transfuge des actionnaires de OTA. Le patron d'OTA lui-même s'est voulu très prudent sur les suites de cette initiative. Il n'a avancé aucune échéance sur les négociations entre Vimpelcom et le gouvernement algérien sur le prix de cession des 51% de la filiale algérienne du groupe, point d'achoppement depuis que la partie algérienne a renoncé à exercé un droit de préemption quelle ne détenait finalement pas lorsque la famille Sawiris a cédé à Vimpelcom la majorité de sa holding Télécom (OTH). «Le fait que le conseil national de l'investissement (CNI) a travaillé sur le projet Optimum et a validé cet investissement laisse à penser qu'il s'agit là d'une première étape consentie par les deux parties dans la mise en œuvre de la solution pour conclure la transaction» estime l'expert proche du dossier. L'accord sur le chèque à sortir pour acquérir les 51% de Djezzy parait «encore loin» aux yeux de cet expert. Vimpelcom ne veut pas céder la majorité à moins de 3 milliards de dollars et «le ministre des finances Karim Djoudi, ne sait pas comment faire passer la pilule d'une telle dépense vis-à-vis du président Bouteflika» sans parler de l'opinion nationale. Mais un autre acteur peut à tout moment faire dérailler une transaction qu'il a ménagé jusque là, Issad Rebrab le PDG de Cevital, actionnaire autour de 3% de OTA, qui lui, dispose d'un droit statutaire de préemption tout autant qu'un droit de sortie commune et qui réserve toujours sa position. CEVITAL EN ACTIONNAIRE TAMPON Les déclarations de Issad Rebrab sur l'affaire Djezzy sont rares depuis 2010 et le début du bras de fer entre le gouvernement algérien et la famille Sawiris, alors actionnaire majoritaire de Orascom Télecom Algérie, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie. Deux constantes toutefois dans les propos du premier patron algérien à ce sujet «ne pas gêner le gouvernement algérien dans ses projets de rachat» d'une part, et demeurer, d'autre part, un recours pour être «un repreneur national», en cas de nécessité. Issad Rebrab a commenté encore il y'a deux semaines sur Waqt El Jazaïr, l'évolution du dossier Djezzy dans des termes très prudents. Le patron de Cevital attend une issue à la négociation entre le gouvernement algérien et l'actionnaire majoritaire Vimpelcom avant de décliner sa position. En d'autres termes, le montant de la transaction le concerne aussi en tant qu'actionnaire. Il conserve le droit de l'apprécier. Issad Rebrab ne croit pas à la viabilité d'une nationalisation de Djezzy mais s'est refusé régulièrement de le soutenir publiquement afin de conserver un statut de voie de recours en cas d'impasse ? encore possible ? dans cette transaction au long cours. Il a encore déclaré en mai dernier à Tizi Ouzou au cours de la présentation de la biographie du professeur Tayeb Hafsi qui lui est consacrée : «nous sommes prêts à racheter Djezzy». Issad Rebrab se doute bien que le président Bouteflika, réputé hostile à l'expansion de l'empire d'affaire de Cevital, ne veut surtout pas se venger de Naguib Sawiris pour renforcer la position du puissant homme d'affaire algérien. D'où une relative discrétion chez lui autour de ses propres ambitions dans cette transaction. Il faudra bien, en tout état de cause, demander aussi son accord à un moment donné. «Une solution technique acceptable pour tous serait que Cevital se retrouve en point de bascule à la fois du côté des 49% des fondateurs de OTA et du côté des 51% du côté des repreneurs» suggère l'expert. Sans que cela ne fasse de Cevital l'actionnaire majoritaire dans le nouveau tour de table. Une solution à moindre coût pour le trésor public que le ministre des finances Karim Djoudi n'osera sans doute jamais susurrer en conseil des ministres. |
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