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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Le complexe arabe n'existe pas

par Salim Rabia



Après François Hollande venu en «Symbol» Renault en Algérie, l'émir du Qatar est là et on attend des annonces d'investissements autrement plus substantiels que ceux de l'usine d'Oued Tlelat. Les chiffres des investissements directs étrangers (IDE) en hors hydrocarbures pourraient prendre un peu plus de couleurs. On est entrain peut-être de dépasser, un peu trop laborieusement, le «complexe Sawiris» dit un journaliste en forme de boutade. Encore faut-il décrypter ce qu'est ce complexe dans lequel la politique algérienne à l'égard des investissements étrangers s'est embourbée dans les années 2000 par la conclusion d'une sorte de «partenariat privilégié» avec Orascom. Qu'un cadre de l'Andi qualifie, en off et dans un raccourci qui illustre bien ce qui s'est passé, de «gestion déléguée de l'investissement étranger à une seule entreprise». Dans le monde arabe, on sait que l'Algérie a été pour beaucoup dans la gloire de Sawiris et cela a créé une sorte de course pour avoir le même type de privilèges. Les fausses annonces ont été très fortement marquées par cette maldonne. Et bien entendu, quand le désamour avec Sawiris a commencé à la fin des années 2000, cela n'a pas été non plus pour améliorer «l'image». Les investissements projetés par les Qataris paraissent signaler que le complexe «Sawiris» est sur le point d'être dépassé dans le monde arabe. Encore que l'affaire «Djezzy», pendante depuis maintenant trois ans, n'est pas de nature à faire tourner définitivement la page. Des options diverses restent sur la table, la moins couteuse pour le Trésor public suppose néanmoins que l'on sorte de l'entêtement qui prévaut sur ce dossier. Déjà on sait que contrairement à ce qui était annoncé, le rachat n'est plus une application d'un droit de préemption. Sawiris ayant refilé le bébé à Vimplecom, ce n'est plus qu'une transaction où l'on doit «normalement» calculer ce qu'on gagne à la faire et ce qu'on risque de perdre. En réalité, on le devine bien, il n'existe pas de «complexe Sawiris». Il y a une «gouvernance» trop particulière où ceux qui décident préfèrent faire compliqué quand on peut faire simple et clair. En Algérie, Nabni préconise un «grand virage» qui nous éviterait de couler? au prochain choc pétro-gazier? On cause d'ailleurs aujourd'hui à l'APN de la loi sur les hydrocarbures. Comment ne pas faire un petit rappel et mettre en corrélation la chute des revenus pétroliers dans le milieu des années et les décennies aux couleurs sombres qui ont suivi. Il n'y a en définitive ni complexe Sawiris, ni complexe arabe, il y a juste une gouvernance algérienne tellement compliquée qu'elle en devient opaque?et suspecte !