![]() ![]() ![]() ![]() Yennayer (nouvel
an Amazigh) sera toujours Yennayer pour les habitants de Béni-Snous (40
kilomètres au sud de Tlemcen) qui s'apprêtent à le célébrer, le 12 janvier
prochain (premier jour de l'an du calendrier agraire). Yennayer, qui inaugure
le calendrier agraire, toujours en usage dans les campagnes d'Afrique du Nord,
remonte à 950 avant J.-C, lorsque le roi Chachnaq imposait sa domination à
l'Égypte, après avoir vaincu les troupes du pharaon Ramsès. Ainsi, malgré
plusieurs millénaires, les coutumes et traditions acquises tout au long de
l'histoire par cette tribu berbère, ne faiblissent pas. Ces traditions pourtant
n'ont pas été épargnées par la modernisation. « C'est une fête traditionnelle
qui ne se perdra jamais. C'est une occasion de se retrouver en famille, de
perpétuer des traditions ancestrales qui rappellent notre origine tribale et
notre unité face à l'ennemi?, dit Mustapha (âgé de 50 ans), habitant à Khèmis
(chef lieu de daïra de Béni-Snous), qui affirme que la fête de Yennayer fait
toujours partie de sa vie, toutefois, il regrette qu'elle ait perdu de son
charme: ?Selon mes parents, autrefois, la fête de Yennayer commençait une
semaine avant Yenneyer. Les jeunes et moins jeunes portaient, à cette occasion,
des vêtements neufs, mangeaient bien, et prenaient des nouvelles de toute la
famille. C'était l'occasion de renouer les liens avec la famille. Les familles
préparaient les gâteaux, mets traditionnels et les fruits secs, deux semaines
avant la fête. Aujourd'hui, les habitants ne savent même pas ce que c'est »,
explique-t-il. Pour nôtre interlocuteur, le moment le plus attendu pour
perpétuer la tradition d'Ayred (le lion) était le grand carnaval antique (dédié
au courage et à la puissance) mêlant chants sacrés et rites païens. « Jadis, le
carnaval saluait pendant trois nuits consécutives l'arrivée de la nouvelle
année. Le matin, de la veille de la fête du nouvel an, il y avait des rites
religieux, signes de porte-bonheur. Par la suite, les familles se préparaient
pour le grand dîner. On préparait le repas et tout le monde se rencontrait le
soir pour le grand diner. Le dîner était l'occasion de cimenter les liens
familiaux, et après, les grands s'échangeaient les voeux. Le premier jour de la
nouvelle année, les jeunes avaient pour coutume de rendre visite à leurs
grands-parents pour leur présenter leurs vœux. Ils saluaient les personnes
âgées. C'était un moment de rencontre et de partage », ajoute-t-il. Malgré
l'affaiblissement du à la modernisation, de ces coutumes dans cette région
montagneuse, Yennayer est accueilli traditionnellement par la préparation de
mets et gâteaux traditionnels: msamen, trid, beignets, couscous.
CES METS ET GATEAUX FONT PARTIE DE LA TRADITION. EN EFFET, LES HABITANTS ONT ENTAME LES PREPARATIFS DE LA FETE DE YENNAYER, QUI SERA CELEBREE LE SAMEDI 12 JANVIER. POUR CETTE OCCASION, LES METS TRADITIONNELS SERONT A L'HONNEUR. LA POPULATION DE BENI-SNOUS PREPARE DES PLATS SPECIAUX POUR MARQUER L'EVENEMENT. EN KABYLIE, CETTE NOUVELLE ANNEE EST ACCUEILLIE PAR LE COUSCOUS AU POULET ET DES V?UX D'ASSEGWASS AMEGGAZ « BONNE ANNEE » ECHANGES PAR SMS. SELON MOHAMED SARIDJ (PROFESSEUR D'UNIVERSITE) « LA VALLEE DES BENI-SNOUS EST SURNOMMEE LE PAYS DES MYSTERES ET DES MIRACLES, EN RAISON DE SES SPECIFICITES CULTURELLES ». IL FAUT SOULIGNER DANS CE CADRE, QUE LA COMMUNAUTE AMAZIGH, REGROUPE PLUSIEURS DIALECTES, LE KABYLE ET LE CHAOUI (ALGERIE), LE TACHELHITE (SUD MAROCAIN), LE TARIFIT (NORD DU MAROC) IBADITE M'ZAB (SAHARA ALGERIEN) ET LE KEL TAMACHEK (TOUAREG,AFRIQUE), ELLE EST AUSSI REPANDUE EN EGYPTE, TUNISIE ET MAURITANIE. |
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