La tension entre la section syndicale UGTA et la direction générale de
l'établissement hospitalo-universitaire 1er Novembre 1954 a atteint hier son
paroxysme. Après l'assemblée générale du personnel tenue mercredi dernier, les
événements se sont précipités suite à la décision inattendue de l'Union
territoriale UT Est de la centrale syndicale de dissoudre la section syndicale
de cet établissement hospitalier. La SG de l'Union wilaya de l'UGTA a justifié
la dissolution par la « non représentativité» de cette section syndicale et les
«dépassements constatés lors de la dernière AG ». La centrale syndicale a
annoncé hier que des élections seront organisées incessamment pour désigner une
nouvelle section syndicale. Hier, la situation a encore dégénéré suite à une
action de contestation organisée à midi par des dizaines de travailleurs pour
soutenir les six membres de la section syndicale dissoute qui ont été suspendus
par la direction générale de cet hôpital. Les contestataires, qui avaient
observé un sit-in durant la pause déjeuner à l'extérieur de cet établissement
hospitalier, ont été empêchés par les agents de sécurité de retourner à leurs
postes de travail. Un sérieux accrochage a éclaté entre les deux camps causant
des désagréments pour les malades et leurs proches. Les deux camps ont failli
en venir aux mains. Des policiers ont été dépêchés sur les lieux pour apaiser
les esprits. Heureusement plus de peur que de mal. Les agents de sécurité ont
finalement laissé les contestataires revenir à leurs postes de travail.
Concernant les six membres de
section syndicale dissoute, le SG de l'union wilaya UGTA s'est engagé à
réintégrer les syndicalistes suspendus dans les plus brefs délais. Il a affirmé
que la centrale syndicale va œuvrer pour trouver une solution à ce conflit
social. Il est à noter que le bras de fer opposant la section syndicale
dissoute à la direction générale de cet établissement hospitalier a connu
plusieurs rebondissements ces deux derniers mois. La semaine dernière, les
membres de cette section syndicale avaient observé une grève illimitée de la
faim pour contester, selon leurs propos, des mesures arbitraires prises par
l'administration contre plusieurs travailleurs du service biotechnique et de la
cuisine. Les grévistes ont été soutenus par des dizaines de travailleurs de cet
établissement hospitalier qui avaient tenu un rassemblement de protestation
devant la DG pour «exprimer leur ras-le-bol face à la dégradation des
conditions de travail dans cet hôpital». «Nous travaillons dans un climat de
suspicion et de peur. Pour la moindre erreur, nous risquons le licenciement.
Deux de nos collègues du service technique ont été mis à la porte sans avoir
commis de faute», affirment les contestataires.