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Insécurité urbaine : Les urgences sous pression !

par Sofiane M.

Des centaines de personnes ont été admises, au courant du mois de décembre, aux urgences médico-chirurgicales du CHUO, suite à diverses blessures à l'arme blanche. Le staff médical et paramédical des urgences semble totalement dépassé par cette hausse vertigineuse des évacuations causées par l'insécurité urbaine. «Il ne se passe pas un jour, dans ce service, sans que des dizaines de personnes, généralement jeunes, soient admises suite à des agressions à l'arme blanche», confie ce jeune médecin sous-couvert de l'anonymat. La majorité des personnes évacuées ont été victimes de vols à l'arme blanche. «Le service des urgences enregistre quotidiennement, en moyenne, une dizaine de victimes blessées grièvement avec des armes blanches», précise notre interlocuteur. Outre les victimes de vols, le service reçoit régulièrement des personnes évacuées suite à des bagarres ou des règlements de compte entre bandes rivales. Du côté du bureau des entrées de ce service on assure que le nombre des victimes de blessures et autres contusions causées par les armes blanches reste «minime» par rapport aux nombres de personnes évacuées aux urgences. Des déclarations qui sont rejetées par des médecins que nous avons rencontrés à l'intérieur de ce service. Ils soutiennent que la majorité des cas pris en charge sont causés par des traumatismes physiques, c'est-à-dire des blessures résultant d'une action extérieure violente et soudaine.

Une bonne partie des personnes admises souffrent de contusions ou de plaies, d'hématomes, de fractures et de luxations. Chaque jour des piétons sont violemment agressés par des bandes de voyous armés d'épées et autres couteaux de boucherie. Les citoyens sont agressés en plein jour. Preuve de la détérioration et de la progression de l'insécurité, les citoyens avertis ne déambulent plus dans certaines rues de Haï Nasr ou Haï Yaghmoracen. Tout le monde est sur ses gardes. Les piétons pressent le pas pour éviter de tomber entre les filets des agresseurs. Certaines rues sont devenues des «no man's land» à l'exemple de la rue des Jardins ou les ruelles menant à Haï Nasr. Ces rues sont connues pour être un fief des agresseurs de tous bords. Oser passer par ces rues est une entreprise des plus périlleuses. Un jeune insouciant ou un visiteur de la ville, qui s'aventure par imprudence dans ces ruelles, pourrait perdre son portable et son argent. Encore pire, il pourrait être grièvement blessé à l'arme blanche. Une situation qui suscite inquiétude et désapprobation des riverains; ces derniers assistent impuissants à ces agressions, commises le plus souvent, par des bandes armées jusqu'aux dents. Les armes utilisées par ces énergumènes dissuadent les plus téméraires à secourir les victimes.