Dans un message
adressé aux participants à la 14e édition de remise du prix national
d'architecture et d'urbanisme, qui a lieu jeudi, le président de la République
a appelé les professionnels du secteur de la construction et de l'habitat de
rompre avec le modèle de construction de «cités-dortoirs», en estimant que
«malgré les moyens financiers considérables consacrés par l'Etat au bien-être
social, la construction de logements s'est souvent limitée à l'aspect
quantitatif, une approche qui a donné lieu à l'émergence de cités-dortoirs qui
n'ont fait qu'élargir les disparités et renforcer les sentiments de frustration
et de marginalisation sociales». Le chef de l'Etat a expliqué cet état de faits
par «la grande pression et l'urgence en raison de la demande toujours
croissante en matière de logements, un facteur qui, selon lui, «ne saurait nous
empêcher d'aboutir au modèle d'habitation auquel nous avons toujours aspiré
dans le respect des principes de l'architecture traditionnelle et des normes
techniques de modernité». A cet effet, Abdelaziz Bouteflika recommande «la
refondation du cadre légal régissant les opérations d'urbanisme et de
construction, du fait que l'heure est à la créativité, à l'innovation et à la
planification à toutes les échelles». Dans ce contexte, il exhorte les
architectes et les urbanistes à trouver les remèdes pour panser les plaies des
cités de logements conçues dans l'urgence, et à inventer de nouveaux modèles
d'habitats en réutilisant avec intelligence les architectures et formes
urbaines qui assurent la symbiose entre le passé et la modernité en s'inspirant
de nos traditions que nous voulons préserver et valoriser. Le président de la
République estime qu'«aujourd'hui, la ville algérienne doit faire face à des
contraintes multiples et inédites, tels l'étalement urbain, la littoralisation,
l'évolution des modes de vie, la nécessaire réhabilitation du patrimoine ancien
et, notamment, le respect des impératifs environnementaux». Concernant le
lauréat du prix national d'architecture et d'urbanisme, il s'agit du concepteur
du nouveau ministère des Affaires étrangères, en l'occurrence l'architecte
Abdelhalim Faydi. Ce dernier a expliqué qu'il a conçu l'édifice, le premier du
genre, à partir d'une combinaison entre les types architecturaux moderne et
traditionnel pour en faire un symbole de l'Algérie moderne qui jouit d'une
identité culturelle bien enracinée. Durant la même cérémonie, l'architecte
Mohamed Larbi a remporté le prix du Premier ministre d'architecture et
d'urbanisme pour la conception du bâtiment historique «Larbi Ben M'hidi» (Historial)
à Alger, une structure présentant une dimension purement culturelle et se
caractérisant par une architecture ouverte sur l'intérieur de manière à en
faire un espace privilégié pour abriter les différentes activités culturelles.
Quant au prix du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, il a été décerné aux
architectes Saleh Bakli, concepteur d'une cité à Beni Yezguen (Ghardaïa) et
Ismaïl Melaoui, concepteur de l'agence de voyages et tourisme «Touring». Enfin,
le prix du jury est revenu, lui, aux architectes Lounès Messaoudi et Farouk
Djamil pour avoir procédé à la restauration de la clinique d'El-Biar. Le
ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, qui présidait
cette cérémonie, a annoncé la révision prochaine du cadre juridique régissant
les secteurs de l'urbanisme et du bâtiment. Le ministre a expliqué que cette
révision «concerne une approche globale des instances en charge de la gestion
du développement de l'environnement urbanistique en vue d'une meilleure
adaptation aux critères de qualité».