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La fin d'année a été marquée par des discours guerriers à Bamako où l'on a choisi d'ignorer la main tendue des deux groupes rebelles targuis, MNLA et Ançar Eddine. L'annonce par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, que l'opération militaire au nord du Mali aura lieu au premier semestre 2013 semble encourager ce maximalisme. A Bamako, les militaires se disent déjà prêts à en découdre et le président malien par intérim affirme que le Mali «n'attendra pas des mois». Certains dirigeants de la Cédéao se font le relais de Paris en «musclant» davantage son discours. Il est manifeste que ces discours guerriers plaisent beaucoup aux politiciens et aux militaires de Bamako où se développe - personne n'ose encore le dire mais c'est une réalité - un discours virulent à connotation raciste contre les Touaregs sans différence d'obédience. Pour tenter de masquer cette tendance - parfois on ne prend même pas la précaution de le faire -, on invoque la «faiblesse» militaire des deux mouvements touaregs pour les présenter comme quantité négligeable. En tout cas, pas nécessaire pour une opération militaire contre les groupes terroristes. Le président malien par intérim a, pour la forme, parlé de dialogue, mais son ministre des Affaires étrangères Tieman Coulibaly y est ouvertement hostile. Mieux, ce même ministre s'est permis d'affirmer que l'Algérie est pour l'intervention militaire sous l'argument, très spécieux, que l'ambassadeur de l'Algérie à l'ONU a été le premier à venir le féliciter «juste après l'adoption de la résolution 2085 qui autorise un déploiement d'une force africaine au Mali». A l'évidence, ce ne sont pas ces « félicitations» qui fondent la position de l'Algérie. Celle-ci estime effectivement que la résolution satisfait pleinement à ses demandes de favoriser une solution politique inclusive des groupes rebelles touaregs. L'annonce d'un accord de partenariat entre le MNLA et Ançar Eddine a été accueillie - et ce n'est pas une surprise - très fraîchement par les responsables des factions de Bamako. L'Algérie y est accusée d'entraver une «reconquête» du nord du pays qui manifestement ne pourra pas avoir lieu sans une forte implication «directe» des forces françaises. Il est temps d'évoquer le rejet viscéral à connotation raciste que développent des politiciens à Bamako à l'égard des Touaregs. C'est cette attitude qui a miné sur des décennies l'Etat malien et a conduit à son effondrement dans le nord du pays. Et c'est cette attitude qui continue d'être la règle même si on met en avant le risque, réel, que font peser les groupes terroristes au nord du Mali. A BAMAKO, ON VEUT A TOUT PRIX METTRE LA REBELLION TARGUIE DANS LE MEME SAC QUE LES «TERRORISTES». ET L'ON FAIT TOUT POUR EVITER DE REPONDRE A L'EXIGENCE DU CONSEIL DE SECURITE D'UNE NEGOCIATION SERIEUSE AVEC LES MOUVEMENTS TARGUIS QUI «ROMPENT TOUT LIEN AVEC DES ORGANISATIONS TERRORISTES, EN PARTICULIER AVEC AL-QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE (AQMI) ET LES GROUPES QUI LUI SONT AFFILIES». CEUX QUI ENCOURAGENT CE «RADICALISME» DES DIRIGEANTS DE BAMAKO NE PEUVENT IGNORER QU'IL IMPLIQUE AUSSI, DANS LEUR ESPRIT, FAIRE LA GUERRE AUX HABITANTS LEGITIMES DU NORD DU MALI. DERRIERE LE MAXIMALISME DES POLITICIENS ET D'UNE ARMEE DEFAITE, IL Y A LA HAINE? NE PAS EN PARLER PAR «PUDEUR» EST LA PIRE DES CHOSES? |
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