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Rétrospective de l'année sportive 2012 : Makhoufi et l'EN de football, les seuls rayons de soleil

par Adjal Lahouari

Voici venu le moment de dresser le bilan de l'année qui vient de s'écouler, du sport algérien, où le football bien évidemment se taille la part du lion de par son impact sur les masses populaires.

Le sport, sous toutes ses formes, demeure plus que jamais le reflet de la société. Avant d'entrer dans le vif du sujet, saluons comme il se doit la mini-réforme, qui s'est concrétisée récemment au profit de quatre clubs. La Sonatrach et ses filiales sont parties prenantes dans ce processus similaire à la grande réforme de 1977, même s'il est réduit à quatre associations. De toutes façons,l'Etat est toujours présent sous d'autres formes d'assistance financière. Le choix des quatre clubs bénéficiaires a soulevé des protestations des dirigeants des autres associations par le biais de leur organisme, le FCP, sans qu'une suite ne soit donnée à leurs doléances. Pour le moment, ce ne sont pas des clubs professionnels, car n'ayant pas encore la licence FIFA. Ce sont des SSPA qui se débattent dans des problèmes récurrents.

FOOTBALL-RETOUR SUR LES DEVANTS DE LA SCENE DE L'EN

Qui peut contester le football, intronisé sport roi partout dans le monde et qui passionne petits et grands ? Personne en vérité, et l'Algérie n'échappe pas à ce constat. Certes, les supporters des clubs existent et s'opposent souvent. Mais ils se mettent sous la bannière nationale, lorsqu'il s'agit de l'équipe d'Algérie. Cette passion est légitime et tous les fervents supporters ont vibré lors des matches éliminatoires de l'EN. On se souvient de «l'épisode» Algéro-Libyen avant, pendant et après les deux rencontres, tant à Casablanca qu'à Blida. Les dirigeants adverses ont tenté de bluffer les nôtres, mais la réalité du terrain a été catégorique : l'équipe nationale, bien que partiellement «freinée» par un système de jeu frileux qui n'avait pas lieu d'être, s'est avérée bien meilleure que son homologue de Libye, et a arraché le billet pour l'Afrique du Sud. Un sacre mérité face à un rival qui fut en fin de compte, un tigre en papier.

Le mois de juin a consacré la supériorité de l'ES Sétif qui s'est adjugé le championnat et la coupe, aux dépens de rivaux dont on attendait beaucoup mieux, tels le CRB, le MCA, la JSK l'ASO et l'USMA. L'équipe de Aïn El Fouara a fait l'unanimité, par son football de bonne facture, académique et efficace. Quant à la Ligue 2 elle a eu un beau et incontestable champion, la JS Saoura. Au niveau des jeunes, il est important de revenir sur l'élimination injuste de l'EN U-17, face à son homologue du Bootswana. D'abord, des doutes persistent sur l'âge des joueurs de cette sélection africaine. Ensuite, les Algériens lui ont donné une véritable leçon en n'échouant qu'aux tirs au but où la chance et le hasard jouent un rôle déterminant. Contrairement à celle du Bootswana, l'équipe algérienne est bourrée de talents et elle est appelée à constituer l'ossature de la future EN U-19. Dans un premier temps, nous avons appréhendé la fin de mission du duo Belhadj- Zorgene qui a dirigé cette équipe. Finalement le bon sens l'a emporté. Au lieu d'être victime de la désolante clause « contrat d'objectif » le staff technique a été maintenu. C'est une décision intelligente et porteuse d'espoir pour le futur. Il y a eu moins de mouvements du côté de l'EN juniors qui est toujours en préparation à travers les tournois où elle est régulièrement engagée. Son responsable, le Français Nobilo poursuit donc son travail en profondeur qui va s'avérer payant selon les observateurs les plus perspicaces. Nobilo continue à faire de la prospection en France où il existe un gros potentiel qu'il compte exploiter au maximum.Ne bouclons pas ce tour d'horizon sans revenir sur la mascarade qui s'est déroulée au stade du 5 juillet à l'occasion du match gala, pour la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, et de la création de la FAF entre l'équipe d'Algérie et son homologue de la Serbie. C'était du « water-foot » sur un champ de patates où les joueurs ont fait de leur mieux pour aller jusqu'au bout de ce honteux épisode qui a discrédité le responsable de l'OPOW, lequel a été d'ailleurs démis de ses fonctions. 50 ans après, est-ce trop demander un terrain de football digne de ce nom ?

HAND-BALL-LE BRAS DE FER FAHB - CLUBS REFRACTAIRES

Ce sport populaire a eu aussi sa crise à la suite de la décision de la FAHB de remanier le système du championnat, en portant le nombre des équipes du championnat de l'élite à vingt quatre clubs, ce qui a provoqué la contestation de trois clubs et non des moindres, puisqu'il s'agit du MC Saïda, du HBCEB et du GSP,ce dernier recélant en son sein l'ossature de l'équipe nationale. Ce conflit a débordé sur le plan international entre plusieurs parties, ce qui a nécessité la visite du président de l' IHF. Si un apaisement s'est instauré il n'en reste pas moins que le championnat national n'a pas encore démarré ce qui est inadmissible, car il suffit de prendre une décision, dans un sens ou dans l'autre. Ce qui est certain, c'est que cette situation pénalise l'EN dont les internationaux sont en manque de compétition. Cette dernière sera-t-elle compensée par les stages qu'effectue actuellement l'équipe nationale à l'étranger ? Rien n'est moins sûr et Bouchkriou et ses protégés vont participer au championnat du monde en Espagne avec un handicap certain.

ATHLETISME : MAKHLOUFI, L'ARBRE QUI CACHE LA FORET

Makhloufi Tawfik a créé la grande sensation aux jeux olympiques de Londres en enlevant la médaille d'or du 1500 m.Ce faisant, l'enfant de Souk Ahras a perpétué la tradition du demi-fond algérien où les Morceli, Guerni et Boulmerka se sont illustrés. Eh bien, Makhloufi sera « l'arbre qui cache la forêt » selon l'expression consacrée car, derrière lui, c'est le vide absolu. C'est un douloureux constat pour une discipline majeure qui nous avait habitués à mieux par le passé. Un signe qui ne trompe pas : Plusieurs techniciens ont revendiqué leur part de mérite dans l'éclosion de Makhloufi, selon la période où ce dernier se trouvait sous leur coupe. Puisque l'athlète algérien recèle de bonnes prédispositions pour le demi-fond,pourquoi les clubs - dont certains dépensent des sommes colossales pour l'équipe de football- ne créeraient pas une «école» spécialisée pour ce genre de course ? Car les courses de vitesse, les sauts ainsi que les lancers n'attirent pas - ou si peu - les jeunes athlètes. La concrétisation de Makhloufi pourrait susciter des vocations et servir d'exemple, pourquoi pas ?

CYCLISME - LA PETITE REINE DE RETOUR

On se souvient des appréhensions des spécialistes à la veille du coup de starter du tour d'Algérie cycliste. Eh bien, et bien que réduit en nombre d'étapes conformément aux règlements de l'UCF ce fut un bon succès populaire et sportif. Rappelons que la «petite reine» vivote toujours grâce aux courses régionales organisées ça et là par les férus de la discipline. Cependant, il faut porter son regard vers l'étranger, pour relever les motifs réels de satisfaction grâce à quelques coureurs. En effet, Hamza Fayçal (fils de l'ancien champion) Barbari Ali, Azzedine Laâyab, Youcef Reguigui et Abdelmalek Madani se sont distingués dans les championnats arabes organisés à Dubaï (EAU). Par équipes, l'EN d'Algérie a enlevé la médaille d'or, alors que les clubs du GSP et de la SOVAC ont également brillé. La moyenne d'âge de ces coureurs laisse supposer qu'ils ont tous une grosse marge de progression.D'ailleurs, plusieurs d'entre eux, effectueront un stage de longue durée (trois mois) en Suisse, du 15 mars au 15 juin et ceci dans le cadre des échanges entre la fédération algérienne et l'UCI. Gageons qu'ils progresseront certainement au contact de techniciens de haut niveau. Retrouverons-nous enfin le, ou les successeurs des légendaires Kébaïli et Zaâf ? C'est le souhait de tous les férus de cette si attachante discipline. Rappelons enfin que le tour d'Algérie 2013,aura très certainement une résonnance internationale, puisque 23 pays ont annoncé leur candidature. Voilà qui réjouira tous ceux qui aiment le cyclisme.

UNE PENSEE POUR LES DISPARUS

Enfin, il serait impensable de ne pas avoir une pensée émue pour les sportifs qui nous ont quittés cette année. Le plus illustre d'entre eux n'est autre que Fréha dit Beka, «tête d'or» des décennies 60-70 et qui a charmé des millions de spectateurs par une classe indéniable mais, hélas peu reconnue en équipe nationale (12 sélections seulement). Ce champion au grand cœur et généreux tout comme, tout comme son regretté coéquipier, l'inoubliable Hadefi Miloud, a laissé un vide irremplaçable. On évoquera aussi Talbi M'hamed du RC Kouba et qui a secondé Mahieddine Khalef aux JM de split en 1979.A Oran, les sportifs ont pleuré les disparitions de Rezoug Belarbi,ancien boxeur et grand formateur et Brahiti ex-président de la ligue de Basket-ball décédé récemment. A Sidi Bel-Abbès, la peine a été immense avec le décès de Boutareg, cet athlète et joyeux drille, à la compagnie si agréable.Tlemcen a eu son lot de chagrin avec la mort de l'attaquant du WAT,Nava Rebaie et Ahmed Belmehdi un ex-dirigeant du Widad. A Alger, on a déploré la disparition de l'ex-président de la FAF, Omar Kezzal qui a vu sous son mandat l'EN remporter la CAN -1990. D'autres grands noms ont tiré leur révérence, à l'image de Hassan Amri,Mahieddine Kaddour, Rachid Medaoui , Djamel Keddou , Krimo Rebih, Ahmed Boulekfoul et Hamza Bounab.