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Aux élections en vue du renouvellement partiel des membres
du Sénat, le FLN et le RND sont théoriquement en position de l'emporter dans la
majorité des wilayas. Il leur faut pour cela contracter une alliance faisant
obligation à leurs élus de voter pour le candidat du duo qui a les meilleures
chances en fonction du score électoral aux locales réalisé par chaque parti.
Mais il y a que tant au FLN qu'au RND la discipline partisane est devenue
impossible à faire respecter par leurs directions nationales respectives.
Cela s'est constaté à l'occasion des élections pour la désignation des maires et présidents d'APW. Il est apparu en effet à cette occasion que des élus de chacune des deux formations se sont positionnés et ont voté en fonction de considérations locales et des rivalités qui les opposent. Peut-être que l'enjeu des sénatoriales va inciter les états-majors du FLN et du RND à vouloir contracter une alliance nationale et à faire obligation à leurs élus locaux de s'y conformer. Peu sûr pourtant qu'ils seront écoutés et suivis. La fonction sénatoriale est tellement tentante que pour y accéder chacun de leurs élus s'estime le plus méritant et aucun ne s'astreindra à la discipline partisane à laquelle il lui sera demandé de se plier. Pour preuve, au FLN comme au RND des élus se sont portés candidats pour un siège de sénateur en concurrence entre eux sans tenir compte des arbitrages de leurs directions nationales. Dans ce cas, la décantation va s'opérer par l'argument financier. Les élus candidats disposant de ce faire-valoir n'ont pas hésité à faire monter les enchères pour s'assurer de l'emporter sur leurs rivaux au sein même de leur formation. Ils ont décidé à user du même argument avec les élus des autres formations qui y seront d'autant plus sensibles sachant leurs chances nulles d'obtenir le siège sénatorial convoité. Ce qui corse l'affaire pour ces élections sénatoriales, c'est que des élus autres que ceux du FLN et du RND se sont portés candidats en négociant financièrement les voix de leurs homologues partisans. La rumeur publique jongle avec les sommes prétendument avoir été mises sur la table par des candidats en espoir de devenir sénateurs. Comme il y a beaucoup de prétendants et qu'il y aura forcément peu d'élus, l'argument financier jouera donc inévitablement. C'est une raison de plus d'envisager que le FLN et le RND sont menacés de «laisser des plumes» à l'occasion de ces élections sénatoriales. Mathématiquement, ils sont bien placés pour à eux deux engranger le maximum de sièges. Sauf qu'ayant ouvert la porte aux candidatures qui n'ont d'autres justifications que les fortunes des bénéficiaires, ils sont pris à cette logique qui se moque des convictions de l'engagement militant et de la discipline partisane. Qu'ils fustigent et condamnent cela relève de l'hypocrisie, car plus personne n'ignore que pour accéder au FLN et au RND à de hautes fonctions de direction ou électives, le critère déterminant est la surface financière que l'on possède. Cela dit, cette façon de « faire autrement » la politique n'est pas l'apanage de ces deux seules formations partisanes. Presque toutes celles qui existent dans notre champ partisan national s'y sont converties et pour certaines encore plus goulûment que les partis de Belkhadem et d'Ouyahia. Tous ceux qui s'y adonnent ont ainsi pollué l'exercice de la politique et détourné de lui les compétences dont il a besoin pour être relevé parce que refusant légitimement d'appartenir au panier de crabes que sont devenues la plupart des formations. |
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