Des représentants des habitants du quartier El-Akid Lotfi n'ont pas exclu
hier «le recours à des actions de protestation plus franches» pour défendre un
terrain affecté récemment par le Comité d'assistance à la localisation et à la
promotion des investissements et de la régulation du foncier (CALPIREF) à un
opérateur privé pour servir d'assiette à un projet de réalisation d'un
supermarché. Cette montée au créneau est justifiée par le fait que le terrain
en question, d'une superficie de plus de 4.000 m², était jusque-là destiné à
servir, au grand bonheur des riverains, pour la réalisation de deux projets
destinés aux jeunes, une piscine semi-olympique et un complexe omnisports. Deux
projets, dont les études sont déjà faites et les entreprises de réalisation
désignées par la direction de la Jeunesse et des Sports de la wilaya d'Oran
laquelle les a même présentées au ministre de tutelle lors de sa dernière
visite à Oran. Mais, selon les représentants des habitants du quartier, en
l'occurrence les membres de l'association El-Moussalaha, reçus hier par le
directeur des Domaines de la wilaya d'Oran, l'affectation du terrain, objet de
la polémique, pour un opérateur privé qui veut y construire un supermarché, a
été faite par le CALPIREF, et ce en dépit du fait que le terrain est situé à
peine à une dizaine de mètres des locaux commerciaux du président de la
République destinés aux jeunes. Pour les représentants des habitants d'El-Akid
Lotfi, «cette décision du CALPIREF, ce comité composé de différentes
administrations chargées de définir la stratégie d'investissement dans chaque wilaya
en contribuant à la régulation et l'utilisation rationnelle du foncier destiné
à l'investissement, n'est pas du tout compréhensible.» «On n'est pas contre un
projet de réalisation d'un supermarché. C'est un projet qui a certainement son
utilité. Mais pas dans un terrain qui est déjà désigné pour des projets
destinés à la jeunesse du quartier», précisent les représentants des habitants.
Et de souligner: «On sait que l'opérateur privé qui porte ce projet de
supermarché ne veut pas mener un tel projet si les habitants du quartier sont
farouchement contre. Mais d'autres gens, dont les véritables desseins restent
sombres, semblent tout faire pour détourner ce terrain de sa vocation
originelle.» Le mouvement associatif estime par ailleurs, que pour mettre un
terme définitif à cette polémique, il est plus que urgent, que l'administration
se prononce clairement sur le sujet, avant de prendre les mesures qui
s'imposent pour protéger définitivement ce terrain, et surtout protéger des
projets destinés aux jeunes. Des projets d'intérêt général, ajoute-t-on, qui
bénéficient de l'adhésion de l'ensemble des 40.000 âmes qui habitent le
quartier. Mme Mekki, qui a été militante associative avant d'être députée à
l'Assemblée populaire nationale (APN), avait déclaré récemment au Quotidien
d'Oran que «Une fois ayant eu vent de ce détournement de vocation du terrain,
le wali d'Oran a immédiatement réagi en donnant des instructions fermes,
notamment, au directeur des Domaines, pour que le terrain en question retrouve
sa vocation initiale, c'est-à-dire des équipements de la jeunesse et des sports
inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014». Pour Elle, «ce cas
précis illustre parfaitement l'importance de la mobilisation de la société
civile pour préserver et défendre l'intérêt des citoyens et de leur ville.»