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EL-BAYADH : MAIS OU SONT DONC PASSES, LES INVESTISSEURS PRIVES LOCAUX ?

par Hadj Mostefaoui

La fatalité et le mauvais sort continueront toujours et sans l'ombre d'un doute, de s'abattre sur cette région, dont les personnes les plus nanties et les plus fortunées, n'accordent aucun sérieux aux projets à caractère économique, arrachés au prix d'intenses tractations, par les responsables locaux ces derniers temps et disons-le haut et fort, ces grosses fortunes de la wilaya, aux porte-monnaie pleins à craquer ; et qui ont d'autres chats plus dociles à fouetter. Le décollage socio-économique de leur région sera pour eux, comme d'habitude, la dernière roue de leur charrette, puisque les dernières élections locales leur ont été plus que juteuses, une loterie facile qui se joue à huis clos et qui a pu leur rapporter gros sans trop d'efforts et de sueur, plus que les riches gisements de manganèse et d'antimoine, qui attendent depuis des lustres d'être exploités, et ne parlons pas de ces îlots de terres rares. La wilaya est restée à la traîne du peloton des mégapoles bouillonnantes du pays, avec leurs usines, leurs régiments de travailleurs et qui plus est, ne somnolent pas.

La matière grise et le sens de l'initiative individuelle font cruellement défaut et pire encore, ont de beaux jours devant eux, terrible et amer constat établi par de rares personnes très lucides et clairvoyantes, que nous avons eu la chance de croiser lors de notre enquête. Désemparé et ne sachant plus à quel saint se vouer pour donner à l'investissement privé sa véritable place dans cette wilaya, le tonitruant chef de l'exécutif de la wilaya d'El-Bayadh, réputé pour son franc parler et pour sa combativité proverbiale, ne trouve plus les mots pour exprimer son exacerbation et son ras-le-bol face à la démission collective des investissements privés de cette région des Hauts Plateaux, locaux en particulier. Très frileuses et peu entreprenantes, ces grosses fortunes locales sont pointées du doigt par la vox populi, qu'elle qualifie d'inaptes à concrétiser les ambitieux projets de développement octroyés à la wilaya, et d'assurer ainsi le décollage économique de la région, lesquelles sont hélas, très promptes à ruer dans les brancards lorsque le gâteau leur échappe du lot avec sa cerise. C'est à ces investisseurs potentiels du bled et à eux seuls, nous confie le premier responsable de la wilaya, très déçu aussi et avec une bonne dose d'amertume, qu'incombe cette responsabilité en nous avouant que pas moins de 53 projets à caractère socio-économique, pouvant générer 2.200 emplois permanents, ont été accordés à la wilaya, dont 03 briqueteries, une cimenterie qui seront accordées à titre de concession dans chacun des chefs lieu des communes de Ghassoul, Aïn El-Orak, El-abiodh S/Cheikh, totalisant la bagatelle de 56 milliards de DA et de s'interroger avec inquiétude sur le sort réservé au futur complexe d'abattoir industriel, prévu dans le chef lieu de la commune de Bougtob, retenu dans le cadre d'ALVIAR parmi deux autres à travers le pays depuis deux années et qui n'a plus vu le jour. Tout porte à croire qu'il est tombé à l'eau et que sa concrétisation, jusqu'à toute preuve du contraire, a été reportée au calendes grecques, sinon comment expliquer ce long et interminable retard de deux années cumulé depuis son inscription à l'échelle nationale, contrairement aux deux derniers complexes du centre et de l'Est du pays qui sont, a-t-on appris, sur la bonne voie. Il ne faut point être dupe et superstitieux à la fois pour relever encore si besoin est, que cette wilaya est en passe d'être éternellement victime du mauvais œil. Comment se fait-il s'interroge avec une pointe d'humour un jeune lycéen, cette prolifération, à travers tout le territoire de la wilaya, de gargottes et de dortoirs aux paillasses douteuses, insalubres à classer pompeusement par leurs propriétaires comme projets d'investissement. Fort heureusement, l'on a appris que d'autres personnes, investisseurs plus sérieux et plus téméraires, issues d'horizons lointains sont réellement intéressées, pour se lancer tête baissée et sans l'appui des finances des pouvoirs publics, pour implanter dans l'immédiat, en premier lieu, une unité d'aliment du bétail ainsi qu'une huilerie industrielle à Bougtob, capable de collecter toute la production oléicole du Sud Ouest du pays, avec une possibilité de création de 250 emplois permanents, en sus de 25 techniciens supérieurs, et ceci pour peu que les autorités locales leur accordent des terres pour la plantation d'oliviers sur 1.000 hectares. Un second investisseur et chercheur de renommée nationale ambitionne lui aussi d'exploiter les eaux minérales de la commune d'Arbaouet. Le développement local n'est plus un vain mot pour le wali d'El-Bayadh et ne peut en aucun cas être pris à la légère, qui estime que cette wilaya dispose actuellement d'un volumineux matelas financier et seule la sincérité dans l'engagement et les promesses, doivent prévoir, chez chacun de ces potentiels. Investisseurs, les retrouvera-t-on le jour béni.