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Dans
l'impressionnante délégation officielle française accompagnant François
Hollande pour sa visite d'Etat en Algérie, les hommes d'affaires ne sont pas
présents en force comme ils l'ont été dans celles qui entouraient son
prédécesseur Nicolas Sarkozy à l'occasion de ses deux voyages dans ce pays.
Cela ne veut nullement dire que le volet des affaires des relations
algéro-françaises sera de peu d'importance dans les discussions qu'auront les
deux parties durant les deux journées de cette visite du président français.
Selon semble-t-il la volonté exprimée par François Hollande, Paris aurait tenu à ce que les questions économiques et commerciales n'apparaissent pas comme étant la raison essentielle de sa visite en Algérie. Elles seront tout de même au menu des entretiens algéro-français à plusieurs niveaux car les deux pays sont en demande d'un partenariat en ces domaines qui soit plus ambitieux qu'il ne l'est. Ni Paris ni Alger n'ont toutefois annoncé que la visite de Hollande donnera lieu à de spectaculaires contrats de partenariats. Des sources algériennes ont fait savoir qu'en l'occasion huit accords seront signés en insistant qu'il s'agira d'accords et non de contrats. Une façon de faire comprendre que les obstacles qui freinent l'expansion du partenariat algéro-français demeurent et qu'il n'est pas certain qu'ils seront levés suite au voyage de François Hollande. Les Algériens sont demandeurs de plus d'investissements chez eux de la part des hommes d'affaires français auxquels ils font reproche d'avoir une vision quasi exclusivement mercantile du partenariat entre l'Algérie et la France. Lesquels hommes d'affaires justifient leur " frilosité " à investir en Algérie en faisant état des dispositions édictées par le gouvernement algérien dans la loi de finances complémentaire 2009, notamment celle imposant le seuil des 51-49 aux investissements étrangers en Algérie. Les autorités algériennes n'entendent apparemment pas revenir sur cette disposition qui a été mal accueillie par les milieux d'affaires de l'Hexagone. Elles l'ont fait savoir de façon subtile quelques heures avant l'arrivée de François Hollande en Algérie et des représentants du milieu des affaires français qui l'accompagnent. C'est le ministre de l'Industrie Chérif Rahmani qui s'en est chargé en procédant à l'inauguration en grande pompe à Constantine de l'usine de construction de tracteurs réalisée en partenariat avec la firme américaine Massey Fergusson aux conditions stipulées dans la loi de finances complémentaire de 2009. Façon de faire comprendre aux Français qu'à camper dans la contestation des dispositions en vigueur en Algérie en matière d'investissements étrangers, ils sont en train de se faire rafler la mise en Algérie par ses autres partenaires internationaux. Les discussions sur le volet économique et commercial qu'auront les délégations algérienne et française seront certes moins délicates et passionnelles que celles qu'elles auront sur les sujets politiques ou sur la question mémorielle. Ces deux parties ayant sur ce volet initié bien avant la visite de François Hollande à Alger un processus de négociations qui aurait paraît-il dégagé une plate-forme d'entente entre elles sur ce qui est à entreprendre pour stimuler et accroître le partenariat entre les deux pays excluant qu'il restera confiné aux seules pratiques mercantiles qui l'ont caractérisé. Faut-il encore que cette perspective ne soit pas contrariée par l'aveu éventuel qui sera fait à l'issue de la visite du président français que les deux Etats restent toujours en divergence sur le problème mémoriel et les dossiers de politique sur lesquels ils sont en mésentente. C'est dire qu'ambitionner d'apaiser la relation algéro-française est une chose, y parvenir en est une autre, tant tout est complexe, explosif dans ce qui fonde celle-ci. |
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