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Abdelwahab Rahim défend l'UNI, une organisation patronale pour les «investisseurs»

par Salim Hairouz

Annoncée à la fin novembre 2008, l'Union nationale des investisseurs, UNI, a mis pratiquement quatre ans pour obtenir l'agrément officiel. A l'époque, elle semblait être une «dissidence» du Forum des chefs d'entreprises (FCE) car parmi ses promoteurs se trouvaient des figures de poids de l'organisation patronale.

Abdelwahab Rahim patron d'Arcofina avait estimé à l'époque que les «investisseurs n'ont pas de tribune?. L'UNI c'est pour parler investissement. On ne se démarque pas des autres organisations ou confédérations y compris le FCE». Il maintient le même discours aujourd'hui et espère convaincre les autorités que l'acte d'investir n'est pas une «punition»

Vous allez relancer l'Union algérienne des investisseurs algériens, une idée qui remonte à plusieurs années. Pourquoi maintenant ?

Nous venons d'avoir l'agrément officiel. C'est donc la date de naissance de l'UNI (union nationale des Investisseurs). Disons qu'avant cela, on était en période de gestation. Le ministère de l'intérieur vient de décider de nous accorder l'autorisation d'exercer, auparavant il n'était pas possible de faire quoi que ce soit. Nous sommes respectueux des lois, aujourd'hui on peut que nous sommes opérationnels.

Pour quels objectifs?

Nous voulons dynamiser l'investissement et raccourcir les délais entre le moment où l'on décide de faire un investissement et son aboutissement. Il y a un intérêt à donner un coup de pouce aux créateurs d'emplois. Avec les millions de jeunes qui vont sortir des universités dans les années à venir qui s'ajouteront à ceux qui cherchent un travail maintenant, la demande de travail va devenir très forte. Si l'on n'a rien à leur offrir, cela pourrait constituer un véritable problème de stabilité interne à notre pays.

Cette organisation patronale a-t-il déjà des adhérents et de quels secteurs viennent-ils?

Nos adhérents seront de plus en plus nombreux et ils viendront d'un peu partout du territoire national. Nous avons déjà dés membres qui viennent de diverses régions du pays. L'investissement est un acte permanent. Des investisseurs algériens, il y en a et il y ?en aura toujours plus. Nous comptons bien fédérer cet ensemble pour aller de l'avant. Il ne faut surtout pas se dire qu'il s'agit de gros investisseurs ou d'entrepreneurs bien installés. Tout le monde est le bienvenu. Pour nous, le créateur de deux emplois, c'est déjà un investisseur.

Donc les importateurs sont les bienvenus eux aussi ?

L'import-import, pour nous, c'est du commerce. On n'est pas dans ce travail, bien qu'il soit respectable. Notre mission à nous, c'est la création de la richesse et des emplois. C'est de valeur ajoutée pour le pays dont il est question. L'importation est nécessaire, elle n'est cependant pas une priorité si on veut développer l'économie. Nous avons besoin de bâtisseurs.

Qu'est-ce qui pourrait différencier UNI des autres organisations patronales existantes?

Il ne pas s'agit là encore de se démarquer. En fait, il y a des philosophies. Il en faut plusieurs et elle se compètent toutes. Chacun fait un bon travail là où il est. Nous, de notre côté, nous allons essayer de faire le nôtre de la meilleure façon possible. Sauf que, notre orientation, n'est pas celle des autres. Nous, c'est l'investissement.

Vous ne pensez pas que le patronat algérien est déjà assez dispersé?

Vous avez la notion de monopole qui a prévalu un temps chez nous. Mais vous avez aussi la notion de la thématique et c'est celle que nous privilégions. Chaque organisation patronale défend des principes et des causes qui peuvent se ressembler mais qui peuvent aussi être parfois contradictoires. Notre thématique à nous est claire. C'est l'investissement. Tout ce qui peut servir la bonne marche des investissements productifs, nous le soutenons. Il n'y aura pas de contradiction dans les objectifs et les finalités de notre union. Si l'investissement était assez développé dans notre pays, on ne se serait peut-être pas lancé dans la création de l'UNI. Nous pensons qu'une organisation comme la nôtre a toute son utilité dans le paysage économique.

Vous avez un plan d'action, des priorités ?

Aujourd'hui, notre message est d'abord à destination des investisseurs. On leur dit que quelle que soit la difficulté, il ne faut pas baisser les bras. Il ne faut pas reculer devant les embuches car l'investissement créateur de richesses et d'emplois est la seule réponse à tous les problèmes du pays. Parallèlement, on essayera de convaincre les autorités de faciliter davantage l'investissement pour qu'il soit un acte de construction. Un acte patriotique, et non pas une punition.

Parlons des activités de votre groupe, Le grand projet de la médina d'Alger, vous dites qu'il est maintenu. Est-ce qu'on peut parler d'un taux d'avancement du projet ?

La Medina d'Alger est un grand projet qui ne va pas se réaliser en un clin d'œil. Aujourd'hui la première phase est en finalisation. La Médina est toujours en construction. Le projet n'a jamais cessé d'exister et de se faire. La première phase devait faire passer notre capacité de bureaux de 25 milles à 100 milles mètres carrés et notre capacité hôtelière qui devra passer à 300 appartements supplémentaire. Il y a également le centre commercial Ardis et l'Aqua-parc ; Tout cela est en grande parti déjà livré. La seconde phase démarrera l'année prochaine, elle comprend tout ce qui est habitation et résidentielle. Donc ce sont des choses qui sont visibles. Le projet avance.

Les grandes surfaces, commerciales, c'est votre nouvel investissement ? Comptez- vous en réaliser d'autres à Alger ou ailleurs?

Nous nous lançon en parallèle avec Alger Médina, dans la grande distribution. En plus d'ARDIS Alger, d'autres verrons le jour dans un futur proche. ARDIS Oran est en construction. On veut

bien aller dans les grandes villes où il sera possible de s'installer. A Alger, notre vaisseau amiral, c'est Ardis pins maritimes qui marche bien, nos clients apprécient. Nous continuons de nous perfectionner pour offrir toujours plus de services de qualité à nos clients. ARDIS est une grande entité qui fonctionne avec une logistique importante. D'autant plus que nous avons fait le pari de faire fonctionner toute cette logistique entièrement par des algériens. Ils sont plus de 1000 personnes à s'atteler à la bonne marche du centre commercial. Sans parler des emplois indirects. Le plus important, nos clients ont le sourire.

Qu'attendez-vous du gouvernement Sellal qui semble vouloir faire dans le pragmatisme et l'efficacité?

Il faut donner du temps aux nouveaux venus. On reste optimistes et positifs, on attend tout de même les faits. Nous sommes ouverts à toute sollicitation pour le dialogue et le débat, tripartite ou autre. Il est normal que l'U NI participe au même titre que les autres organisations patronale à ce genre de réunions officielles. On veut aussi apporter notre pierre à la construction de l'édifice. On veut tout simplement qu'une vision claire soit soulignée par les autorités pour qu'on sache un peu ou on va. Et un processus clair pour que l'on s'y inscrire.