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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Le syndrome Renault

par Salim Rabia



Les économistes algériens admettent que notre pays est atteint, gravement, de la « maladie hollandaise ». Ils ne pensent pas que M. François Hollande, président normal de la République française en Algérie en soit responsable. On est suffisamment édifié de l'impact de l'esprit et de l'économie rentière pour ne pas accuser les étrangers de cette maladie très algérienne. Pas de syndrome de M. Hollande donc. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait une sorte d'analyse préventive : la visite du président normal en Algérie va être un « succès » et il y aura des contrats. Sauf qu'il devenait de plus en plus certain, hier, et auprès de sources très sérieuses, qu'il n'y aura pas de signature pour le projet Renault. La source algérienne prend soin de préciser qu'il n'y aura pas de signature « pour le moment ». Histoire de ne pas fermer les portes de l'avenir alors que les médias font état d'un projet de Renault, même pas sollicité par Hugo Chavez, au Venezuela. Il reste que ne pas signer d'accord pour « l'usine d'Oued Tlelat » après en avoir parlé en long et en travers et après un long feuilleton, laissera un froid. Ce qui expliquerait pourquoi Fabius s'empresse de conclure au « succès »? Mais il ne faut surtout pas parler ? cela ferait cliché et jeu de mot facile ? de parler de syndrome hollandais à l'occasion de cette première visite officielle qui chagrinerait, semble-t-il, nos voisins marocains. Ils peuvent pourtant se consoler largement néanmoins de la fidélité des chefs du Cac 40. Ils ne sont pas du voyage « hollandais » et ils ont, au mieux, envoyé leurs seconds ou troisième homme. Exit donc ce Dutch Disease ! Après tout, il y a déjà un satané Syndrome Renault qui s'incruste comme un long ? et trivial ? feuilleton des malentendus de la relation économique algéro-française. Quelque chose cloche ! Et le M.Algérie de la France, souriant qui sert les entreprises de son pays sans leur donner des ordres, n'est pas en mesure de résoudre. Des journaux marocains ont reproché à M.Hollande son tropisme algérien, des journaux de droite en France ont été heureux de relayer par anti-algérianisme pavlovien. En réalité, il faut poser la question du « tropisme français » des dirigeants algériens qui n'est pas payé en retour. L'affaire Renault est en passe d'en devenir l'illustration. Bienvenu donc à M.Hollande et aux «seconds» des grands patrons qui ne sont pas venus à Alger? pour ne pas froisser les amis d'à-côté. Les étudiants d'économie et leurs profs ont leurs sujets : comment peut-on guérir de la maladie hollandaise avec des complications dues au tout nouveau syndrome Renault.