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L'instabilité
politique en Tunisie et l'apparition de groupes armés, localisés dans des
régions près des frontières algériennes, inquiètent autant les autorités
locales que les responsables algériens, qui craignent des infiltrations à
partir de la Tunisie.
Hier mercredi, des responsables de la sécurité tunisiens, ont annoncé l'arrestation de onze personnes, après avoir affirmé un peu plus tôt, dans la journée, avoir perdu la trace du groupe armé qui avait été accroché par des gendarmes près de Kasserine. Ce groupe, composé de 5 éléments, et responsable de la mort d'un gendarme de 27 ans, est activement recherché. Et, au cours de cette traque, les forces de sécurité tunisiennes ont arrêté 11 personnes dans un massif près de Kasserine, dans l'ouest de la Tunisie. «Onze hommes, des barbus, ont été capturés, un autre est en fuite», a indiqué un responsable des services de sécurité tunisiens à Kasserine. Le gendarme tunisien a été tué dans des affrontements, lundi avec des hommes armés dans la zone de Dernaya, près de la frontière algérienne. Les recherches du groupe armé se poursuivent, par ailleurs, près du Mont Chaambi, dans les environs de Dernaya. Au début de l'opération, les forces de l'ordre ont indiqué rechercher activement 5 «barbus», après la découverte de leur camp, dans lequel la police a retrouvé une pièce d'identité algérienne, des restes de nourriture et la puce d'un portable tunisien. Les affrontements dans la région de Kasserine sont intervenus deux jours après l'arrestation dans un gouvernorat voisin, également à la frontière algérienne, de trafiquants en possession d'armes et d'explosifs. De gros moyens ont été déployés par les forces de sécurité tunisiennes pour arrêter ce groupe armé, notamment des hélicoptères et des blindés. Ce regain de violence fait craindre le pire pour la Tunisie post-Benali, confrontée à une crise sociale et économique terrible. Samedi dernier, les autorités tunisiennes avaient déjà annoncé l'arrestation de 2 hommes, dans une zone frontalière près de Jendouba, au nord de Kasserine, en possession d'armes et de quantités non précisées d'explosifs et de stupéfiants. La prolifération d'armes de guerre en Tunisie a ainsi sonné l'alerte, au plus haut niveau de l'Etat, et des mesures draconiennes ont été prises pour lutter contre ce trafic d'armes et les groupes armés. Le ministère de l'Intérieur tunisien a annoncé, hier, qu'un engin explosif artisanal a été désamorcé dans un car de Kairouan, au centre de la Tunisie. Le communiqué du ministère tunisien de l'Intérieur n'a évoqué, cependant, aucune piste. «Une boîte en carton de 10 cm sur 20 a été découverte. Elle contenait deux batteries reliées par des fils électriques à un sac plastique contenant de l'essence», a seulement précisé le ministère. Selon un responsable de la société de transport régional de Kairouan, l'engin avait été découvert dans un bus devant relier cette ville à Sousse vers 17h30 (16H30 GMT) mardi. «Une passagère a signalé au chauffeur qu'un homme vêtu d'un manteau vert avait laissé un carton dans le bus avant de descendre», a expliqué cette source, sous couvert de l'anonymat. «La police a trouvé une sorte de bombe artisanale», a-t-elle expliqué. La brusque détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie est par ailleurs, largement commentée par la presse locale, qui s'inquiète de cette nouvelle flambée de violences. «Il semble que la mouvance salafiste jihadiste est sur le point de passer à l'action, puisqu'elle dispose vraisemblablement des moyens et de la logistique nécessaire et ce, grâce au trafic d'armes venant de Libye», estime le quotidien dans un éditorial. «Ça sent le soufre? Certainement. Ça sent le roussi surtout, car, quand l'extrémisme religieux dispose de son propre arsenal, le pire est à craindre», poursuit le journal qui dénonce «le laxisme» du gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes du parti Ennahda. |
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