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Au vu de la
rigueur des préparatifs, de l'ordre établi au siège de la mairie de Saïda, une
belle bâtisse coloniale en pierre taillée et tuiles en ardoise, de la présence
bigarrée d'échantillons de société civile et au su des résultats des élections
communales, l'on s'attendait à une fête municipale intronisant le nouveau maire
de la ville des eaux. Mais l'assistance a dû vite déchanter et changer d'avis,
car devant « ce cas de jurisprudence » dira le wali déçu, la législation ne
pouvait que permettre le report de l'élection du Président. En effet, les élus
FLN et FFS de connivence, ont brillé par leur absence, boudant la cérémonie «
car ils ne seraient pas parvenus à s'entendre » avions-nous appris. Seuls 16
élus de trois autres formations s'impatientaient dans la salle tapissée. Les 12
du vieux parti et leurs coalisés du FFS se faisaient désirer, « un vide
juridique qui nécessite d'être comblé » avouera le Chef de l'exécutif de
wilaya, « le même cas d'absence s'est posé dans la matinée à Hassasnas, les
élus du RND ne s'étant pas présenté, faute de consensus, sur le futur
bénéficiaire de la cocarde communale ». Aux uns du FLN, à Saïda, et aux autres
du RND, à Oum Djerane, il fut accordé un délai de 48 heures et perdront, de
fait, le privilège du candidat de la majorité. « Cette dissension partisane, à
l'installation ne présage guère un avenir promis lors de la campagne
électorale, et il serait judicieux de faire retourner aux urnes les citoyens,
pour lever tout équivoque, l'assemblée de Saïda n'ayant pas soutiré la pleine
adhésion de la population en raison du choix, décrié, des candidats par le
Parti du pouvoir », préconise un aigri.