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Le siège de la mairie de Bousfer assiégé : Des protestataires empêchent l'installation de la nouvelle APC

par Houari Saaïdia

L'installation des nouvelles Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW), issues des élections locales du 29 novembre, a été émaillée, hier, par un grave incident survenu au niveau de la mairie de Bousfer. Comme appréhendé, donc, par la plupart des observateurs, ce qui conviendrait d'appeler «le cas» Bousfer a fini par entacher la procédure d'installation des APC relevant de la wilaya d'Oran, constituant la seule ombre au tableau, pour ainsi dire, puisque la rituelle cérémonie post-élection s'est déroulée dans le calme à travers les quatre coins de la capitale de l'Ouest, et bien mieux, dans une ambiance festive dans la majorité des communes, a constaté «Le Quotidien d'Oran».

Tôt le matin, le siège de la commune côtière de Bousfer, relevant de la daïra d'Aïn El-Turck, a été littéralement assiégé par une dense foule humaine en ébullition. Au fil des heures, la masse compacte prenait de l'ampleur, nourrie par des essaims de jeunes. Les protestataires n'avaient qu'un seul mot à la bouche: «empêcher par tous moyens l'installation de l'APC». Fait qui a contraint la compagnie de gendarmerie d'Aïn El-Turck à déployer un dispositif de sécurité à hauteur de la mairie, lequel dispositif était néanmoins visiblement en deçà de l'ampleur de la protestation. La tension augmentait crescendo avec l'approche de l'heure d'arrivée annoncée des représentants des autorités locales chargés de la supervision de la séance d'installation. Devant cet état de fait, le directeur de la Réglementation et des Affaires générales (DRAG) de la wilaya d'Oran, M. Aït Ahcen Rabah, qui avait pour mission l'installation des APC des quatre communes sous la coiffe de la daïra d'Aïn El-Turck, qui ne voulait rien entendre d'une éventualité de report de l'installation de l'APC de Bousfer, a dû solliciter le feu vert du chef de l'Exécutif local pour procéder à l'acte le jour-même, quitte à faire une réquisition - sur ordre du wali - pour appeler un renfort des forces de la gendarmerie et d'anti-émeute. Finalement le DRAG a eu l'accord du wali, qui lui donné son OK pour le maintien de l'installation, en la décalant toutefois de quelques heures.

La tension était à son comble aux alentours de la mairie et, par ricochet, dans toute la ville, où la plupart des commerçants avaient baissé rideau à la première heure par crainte de violents dérapages. Finalement, et comme prévu, l'installation de l'APC a eu lieu à 16 heures. Auparavant, le DRAG en compagnie du chef de daïra avaient procédé à l'installation des APC de Mers El-Kébir, Aïn El-Turck et El-Ançor. Ont été élus (par les membres des Assemblées respectives, par bulletin secret) présidents d'APC de Mers El-Kébir, Aïn El-Turck et El-Ançor respectivement les élus: Sahraoui Mohamed (sous la bannière de FM), Oussalah Bahri (FM) et Bouyahia Mohamed (PFJ). Dans la même journée, toutes les communes de la wilaya, à l'exception de celle d'Oran, ont vu l'installation de leurs Assemblées populaires élues lors du dernier scrutin, et ce conformément aux dispositions de la loi électorale en vigueur, a indiqué le DRAG. Seule l'installation de l'APC d'Oran a été volontairement «décalée» de 24 heures dans un but de concordance avec celle de l'APW, puisque ces deux cérémonies se dérouleront, toutes deux, en présence du wali, Abdelmalek Boudiaf. Le secrétaire général de la wilaya, pour sa part, s'est rendu à la daïra de Bir El-Djir, où il avait à superviser l'installation des APC concernées. Le directeur de l'Administration locale (DAL) et l'inspecteur général de la wilaya ont marqué de leur présence l'installation des APC d'Es-Sénia et de Gdyel, respectivement. Pour les autres communes, au nombre de 21, ce sont les chefs de daïra territorialement compétents qui devaient présider les séances d'installation.