La création d'une
fédération africaine de nutrition est un projet qui va prendre forme en 2014, lors
de la rencontre de leadership africain de nutrition prévue à Rabat. C'est ce
qu'a déclaré, jeudi, le secrétaire général de la Société marocaine de nutrition
et directeur du Centre régional de nutrition pour l'Afrique, M. Hassan
Aghuenaou, à la clôture du 1er congrès international sur la nutrition, organisé
par la Société algérienne de nutrition (SAN) à l'hôtel Sheraton. Ce nouveau-né
verra le jour lors de l'organisation d'un nouveau programme de leadership
africain en juin 2014 et qui fait suite à une rencontre similaire tenue au mois
de juin 2012 au Maroc où 17 représentants des différents pays du Maghreb, de
l'Afrique et du Moyen-Orient ont pris part après une sélection selon des
critères bien déterminés. Selon M. Hassan Aghuenaou, parmi les recommandations
émises à l'issue de ce dernier programme de leadership africain de la nutrition
a été la création de société de nutrition dans différents pays qui auront le
rôle ou la mission de faire pression sur les gouvernements pour classer la
nutrition au cœur des priorités des pays africains. Le secrétaire général de la
Société marocaine de nutrition explique sur ce point que «la nutrition est la
pierre angulaire de la médecine préventive. Sans une bonne nutrition, on est
victime de carences, de surcharge et de la mort même. Avec une bonne nutrition,
les gouvernements gagneraient énormément d'argent». Avant la création de la
fédération, le programme de leadership africain de nutrition a procédé en
premier lieu à la création de sociétés de nutrition qui pourront être le
vecteur de tous les messages et campagne de sensibilisation sur une
alimentation équilibrée et saine. «Les gouvernements ont d'autres priorités et
c'est la société civile qui a la mission de tirer la sonnette d'alarme sur les
priorités en matière de nutrition. Il faudrait, donc, d'abord mettre en place
ces sociétés de nutrition qui soient en mesure de se mettre autour d'une même
table avec les ministères de l'Agriculture et de la Santé pour devenir un
partenaire incontournable dans ces pays», dira le directeur du Centre régional
de nutrition pour l'Afrique. Sur la situation de la nutrition en Afrique, M.
Hassan Aguenaou la qualifie de «catastrophique» considérant que «du point de
vue carence, c'est un problème de santé publique dans la plupart des pays. Il y
a une carence en vitamine A, en vitamine D, en iode et en fer. En tant que pays
qui ont du soleil, nous avons des femmes qui sont carencées en vitamine D. En
parallèle avec ça, il y a des surcharges dans ces pays pour la simple raison
qu'ils sont tous en transition nutritionnelle. On a une coexistence entre
carence en micronutriments et de maladies de surcharge. Dans nos pays, on
trouve qu'une même personne peut être obèse et avoir une carence en nutriment.
C'est ce qu'on appelle le double fardeau». Pour sa part, la présidente de SAN,
Mme Malika Bouchenak, explique, concernant l'alimentation en Algérie, que «dans
notre pays, les gens ne crèvent pas de faim mais mangent déséquilibré». Un
constat qui a poussé la SAN a axé son travail sur la sensibilisation sur une
bonne nutrition à l'école et impliquer, par conséquent, le secteur de
l'Education dans ce programme. Quant au choix du meilleur régime alimentaire,
les spécialistes ont opté pour l'alimentation méditerranéenne comme la plus
équilibrée et la plus recommandée. Pour cela, Ils ont appelé à la
concrétisation d'une alimentation méditerranéenne durable.