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Que ton alimentation soit ta première médecine». Une citation du grand
médecin grec, dite 400 ans avant J.C et qui retrouve tout son sens, en ces
temps modernes où le régime alimentaire a été complètement chamboulé par les
nouveaux enjeux démographiques, économiques, énergétiques et environnementaux.
Le sujet a été au centre des débats du 1er Congrès international sur la
nutrition et la santé, organisé depuis hier à l'hôtel Sheraton par la Société
algérienne de nutrition (SAN), en présence d'éminents spécialistes en nutrition
étrangers et nationaux.
La mal bouffe ou la mal nutrition est devenue un phénomène mondial auquel ont prit conscience les pays développés, vu les répercutions néfastes sur la santé des populations et l'augmentation des cas de certaines pathologies comme le diabète, l'hypertension, les maladies cardiovasculaires, l'athérosclérose et les cancers. Le signe extérieur de la mal nutrition est, sans contexte, l'obésité qui touche aussi bien les enfants que les adultes et qui a incité les pays développés et aussi les pays en voie de développement, à mettre en place des stratégies de lutte contre le surpoids dont le facteur de risque est la mal nutrition. Le Pr Denis Lairon, directeur de recherche à l'Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM) et président de la Fédération européenne des sociétés de nutrition explique, en se basant sur des recherches scientifiques, élaborées sur la nutrition, que l'obésité ne touche pas que les gens riches mais les gens pauvres également. Contrairement à ce que tout le monde pense, le surpoids est répandu dans les pays riches et les pays moins riches. Pourquoi ? Le directeur de l'INSEM incombe ce phénomène au fait que «dans les pays riches, les gens pauvres sont souvent les personnes les moins instruites, ils sont moins informés sur la nutrition et les moins intéressés par ces questions liées à l'alimentation. Résultats, ils font moins attention à ce qu'ils mangent». L'autre argument présenté par le conférencier est lié au choix des aliments. «Les gens pauvres achètent généralement les aliments les moins chers, riches en lipides et en sucre. Cela a été très bien démontré par les scientifiques», dira-t-il. Il met en garde, d'autre part, contre l'alimentation raffinée, pauvre en fibres et en énergie et qui poussent souvent à une surconsommation. Qu'est-ce qui est fait en matière de nutrition en Algérie ? Le directeur général de l'Institut national de Santé publique, M. Kellou Mohammed El Kamel a souligné qu'au niveau du ministère de la Santé, la réflexion est basée sur la mise en place d'une véritable stratégie de lutte contre les maladies intransmissibles car tout le monde est convaincu, dira-t-il, «que le facteur alimentaire peut constituer un risque pour la santé». Avec près de 5.000 cas d'intoxications alimentaires collectives par an en Algérie, la sonnette d'alarme est tirée. La préoccupation majeure des autorités sanitaires du pays est la réduction des effets négatifs de l'alimentation et assurer, en même temps, une bonne hygiène alimentaire en plus de la prise en charge des maladies telles que le diabète, les cancers, l'athérosclérose, l'hypertension artérielle et les maladies cardiovasculaires qui sont en relation directe avec le facteur alimentaire. |
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