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Oran :
Des APC en ballottage ou sans majorité : Négociations en coulisses pour la quête des APC
par Houari Saaïdia ![]() Les élections locales terminées avec les résultats que l'on sait, la
plupart des vainqueurs du 29 novembre n'avaient pas prévu qu'un autre
casse-tête surviendrait et empêcherait les partis politiques de profiter
pleinement de leur victoire.
A peine les urnes remisées dans les entrepôts que la déferlante du byzantinisme a-t-elle envahi certaines APC où l'on avait fixé la date d'installation des nouveaux élus. La cause : le ballottage entre candidats. En effet, les résultats des urnes n'ayant pas donné lieu à la majorité absolue, synonyme d'intronisation directe aux commandes de l'auguste Assemblée, pour bon nombre de communes, relevant de la wilaya d'Oran, c'est donc l'inévitable et non moins complexe jeu du ballotage qui est de mise, dans les APC concernées. Les communes concernées par le ballottage, au sens strict du mot, c'est-à-dire à égalité de sièges entre partis, sont Benfreha, El Ançor, Ain El Turck et Hassi Mefsoukh. Dès l'annonce des résultats, les tractations entre les partis politiques, en vue de contracter d'éventuelles alliances pour la gestion des nouvelles assemblées élues ont pris leur petit bonhomme de chemin. Les élus sont à la recherche de nouveaux sièges pour s'offrir une majorité confortable dans la gestion des affaires des municipalités. C'est la course au plus offrant. On entend parler d'alliances, par-ci et par-là, mais parfois sans aucune décision finale. «Il y a des élus qui font du chantage. Ils veulent s'allier avec le parti qui a eu la majorité relative, mais avec beaucoup d'exigences. Il y a ceux qui osent demander la présidence de l'assemblée. C'est vraiment une situation très difficile», nous a confié un élu qui compte se retirer pour ne pas assister, dit-il, à «ce carnaval». En fait, ce sont les limites de l'ancien Code communal qui ont poussé les pouvoirs publics à procéder à un réaménagement législatif. En effet, le code établi en 1990 est devenu inadapté à l'évolution de la sphère socio-politico-économique du pays. L'élection du maire obéit à de nouveaux paramètres. Le code électoral en vigueur (loi organique n° 12-01 du 12 janvier 2012, relative au régime électoral) dans son article 80 stipule que « dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats des élections, l'APC élit son président parmi ses membres pour le mandat électoral. Le candidat à l'élection du président de l'APC est présenté sur la liste ayant obtenu la majorité des sièges. Si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat. Si aucune liste n'a obtenu 35%, au moins, des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat. L'élection a lieu à bulletin secret, est déclarée président de l'APC le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix. Si aucun des candidats classés premier et deuxième n'a obtenu la majorité absolue des voix, un deuxième tour est organisé dans les 48 heures qui suivent et est déclaré élu le candidat ayant obtenu la majorité des voix. En cas d'égalité des voix, est déclaré élu le candidat le plus jeune.» Par la suite, et conformément à l'article 74 du Code communal, la liste des élus que le P/APC aura choisie pour occuper les postes de vice-présidents, est soumise à l'approbation, à la majorité absolue de l'Assemblée. Il est procédé, conformément à l'article 32, à la création des commissions permanentes pour les questions relevant du domaine de l'assemblée. Enfin, pour éviter les scénarios de blocage qu'avaient connus les différentes assemblées, la disposition relative au retrait de confiance a été abrogée, à l'initiative des députés lors des débats sur le projet. Il en est ainsi pour l'APC d'Oran, où aucune liste n'a eu la majorité absolue (50%), ni la majorité relative (35%) d'ailleurs, des 43 sièges à pourvoir. Dans bon nombre de communes, donc, les candidats vainqueurs se livrent à une vraie chasse aux voix parmi leurs pairs de l'Assemblée pour s'octroyer une majorité confortable à même de leur permettre d'accéder au poste, ô combien convoité, de maire, dans ce qui s'apparente à une course contre la montre, étant donné que le délai légal, 15 jours à partir de la proclamation des résultats, est pratiquement à une semaine de son expiration. |
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