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La publicité sur
Facebook ciblant le consommateur algérien n'est pas florissante. Peu
d'entreprises y créent des "actualités sponsorisées". Nombreux
attribuent ce peu d'engouement à la tendance des "facebookiens"
algériens à créer de faux comptes, ce qui désavantage l'Algérie et réduit les
possibilités de créer de la valeur ajoutée à travers les réseaux sociaux pour
des entreprises algériennes qui misent sur le Web. Des explications.
En août 2012, Facebook (FB) estimait à plus de 83 millions le nombre de faux comptes sur le réseau social. S'il est impossible (pour le moment) d'avoir une idée précise sur le nombre de faux comptes en Algérie, la rareté des publicités (pages fan ou promotion d'un site externe) destinées aux facebookiens algériens pourrait constituer un indicateur de l'étendue de la pratique. Sur près de quatre millions de comptes sur Facebook (3.974.100) au début décembre 2012, l'Algérie occupe la 42e place mondiale. Elle est pourtant classée au 178e rang en matière de publicité sur le réseau social, avec des dépenses publicitaires moyennes de l'ordre de 0,07 $ par CPC (Coût par clic) et de 0,02 par CPM (Coût par mille). Le coût de la publicité sur FB varie suivant plusieurs paramètres établis par l'annonceur qui fixe lui même le budget à dépenser. On peut payer au clic ou à l'impression, on choisit sa cible par âge, par sexe, par niveau d'instruction et par région. Tous ces paramètres déterminent le coût que va facturer Facebook pour l'annonceur qui, à partir du prix, va choisir un budget à ne pas dépasser par jour. Pour Dahmane Lardjane, responsable du site "EDUDZ" de pédagogie médicale et universitaire, le budget choisi pour la promotion de la page Facebook "Solufel Solfel" est de «1200 dollars par an maximum, soit un CPC de 0,02 $». «Nous visons environs 100 à 120 clics par jour, pas plus, en raison du décalage horaire entre la population cible, qui se trouve essentiellement en Algérie, et le Canada où nous sommes basés». Les critères choisis pour la population cible de ce site sont : utilisateurs habitant l'Algérie ayant entre 25 et 50 ans et parlant français. Cela correspond à environ 1,4 million de profils (authentiques ou faux) d'Algériens sur Facebook. Séparer le bon grain de l'ivraie "Agence DZ" pour l'Algérie (spécialisée dans la Création Web & Edition, Corporate Communication, Coaching & Formation) s'est fixé un budget de 5 euros par jour. Si, selon Amel Lanasri, sa représentante pour l'Algérie, «Agence DZ ne cherche pas à avoir des centaines de milliers d'abonnés», elle rencontre un «véritable problème concernant les comptes FB d'algériens «qui fait que la rentabilité des publicités (ou des concours) quand on s'adresse à l'Algérie est quasi nulle». La raison ? «Les algériens ont trop de faux comptes et ils n'utilisent pas (ou peu) leur compte principal pour cliquer sur des pages de jeux ou sur des pages sponsorisées». «Pour les autres pays, les fans représentent des données et des contacts de clients potentiels. On peut donc facilement rentabiliser son budget pub. Avec les algériens, c'est loin d'être le cas», dit-elle. Du coup, c'est nettement plus difficile à rentabiliser», ajoute Amel Lanasri. Selon elle, énormément de comptes sont faux et ne sont même pas référencés comme vivants en Algérie. Pas de vrai nom/prénom, fausse adresse mail/faux âges? etc. «Du coup le social marketing perd de son intérêt, car les contacts récupérés ne correspondent pas à des vraies personnes». «Sur "Agence DZ" on a 50% de comptes identifiés, en revanche sur "Hadiya" (une page de jeux et concours avec des cadeaux à gagner) c'est quasi 95% du faux. Comme si les algériens utilisaient leurs vrais comptes pour du contenu "culturel" et les faux pour participer aux jeux». Des dizaines de marques DZ sur Facebook mais peu d'annonceurs Comment reconnaitre un faux compte FB ? «En général, il contient très peu d'amis, n'est pas très actif, contient peu ou pas d'informations privées (âge, profession, formation?)», explique la représentante de "Agence DZ" qui cite quelques profils du genre "Loulou Linoucha" ou "Mkalcha oranaise". Notre interlocutrice affirme avoir «un vrai souci avec la page "Hadiya", sur laquelle on devait proposer des concours avec des gains à la clé». «On pensait rentabiliser les gains par des campagnes d'emailings mais nos partenaires nous lâchent, faute de contacts pertinents, ce qui fausse le mécanisme de viralité». On dénombre environ 70 pages fan DZ d'entreprises sur Facebook, pour la plupart des filiales ou représentations étrangères basées en Algérie. Huit sont dans l'électronique (Sony Mobile DZ, Samsung Algérie, HP Algérie?), une seule dans les logiciels (Microsoft Algérie), trois dans les télécoms (Nedjma, Djezzy, Mobilis), une vingtaine dans l'agroalimentaire, les articles de sport et les cosmétiques, et quelques concessionnaires de voitures. Mais parmi ces pages fan, peu passent au cap de la publicité payante sur Facebook. Ils sont une quinzaine environ à faire ce pas. Outre le problème des faux comptes d'algériens sur FB, évoqué précédemment, et qui réduit l'impact d'une publicité, certains expliquent aussi cette retenue des annonceurs à l'absence de paiement électronique en Algérie. Payer la publicité sur Facebook nécessite une carte bancaire internationale ou un compte Paypal. Seules les grandes compagnies ou celles qui activent à partir de l'étranger sont donc en mesure d'accéder au paiement en ligne. |
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