Considéré comme le
standard web à l'origine des bouleversements économiques que les opérateurs de
la voix commutée (traditionnelle) et de la Voip (Voice over IP) sont entrain de
subir, l'interface de programmation des applications WebRTC (Web Real-Time Communication)
est devenu aujourd'hui à l'opérateur des télécommunications ce qu'est le codage
mp3 aux maisons d'éditions des albums de musique. Ce framework de
communications audio et vidéo open source, publié par Google et embarqué dans
le protocole HTML5, est supporté par plusieurs navigateurs, dont Firefox et
Chrome. C'est le moyen sur que des acteurs comme Skype ou WhatsApp ont utilisé
pour créer des produits de substitution à la voix traditionnelle et aux SMS. Ce
qui leur a permis de s'attaquer ainsi au cœur de métier des opérateurs télécoms
historiques à savoir le transport distant de la voix. Les commentaires des
experts en économies des télécommunications se prolongent sur ce sujet. La
plupart d'entre eux pensent que le WebRTC illustre bien l'influence
grandissante des standards web sur ceux des télécommunications. Et de ce fait,
les opérateurs devront adopter l'approche adéquate pour préserver leurs
revenus. Exploité par des startups comme Viber (90 millions d'utilisateurs, 1,5
milliard d'appels par mois et 2 milliards de messages SMS) ou des firmes comme
Apple avec l'application iMessage (140 millions d'utilisateurs pour 1 milliard
de messages par? jour), ce protocole permet d'embarquer directement les
services de la VoIP dans le web fixe ou mobile. En choisissant un navigateur
compatible HTML5, l'usager n'aura plus besoin de son compte utilisateur, de son
numéro de téléphone ou de son E-mail pour effectuer une communication VoIP. Son
intérêt réside dans sa capacité à réduire la «dépendance réseau» des services
de la VoIP. Les obstacles à l'entrée du marché des communications unifiées VoIP
seront ainsi réduits afin de placer les services au cœur du web. Par exemple,
pour un vidéonaute, le chat vidéo est disponible en temps réel dans son
navigateur. Pour les opérateurs télécoms ne reste qu'un seul choix : opter pour
le tout web et surtout développer un écosystème basé sur communauté de
développeurs qui favoriserait les services en premier lieu et ce, dans le cadre
d'une stratégie TIC.