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Plus de 50
personnes ont été tuées et plus de 120 autres blessées, hier mercredi, dans un
double attentat à la voiture piégée qui a visé un quartier de la banlieue de
Damas réputé pro-régime. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme
(OSDH), ce double attentat a fait 54 morts et 120 blessés à Jaramana, localité
où vivent en majorité des druzes et des chrétiens. Les autorités ont imputé ce
double attentat à la rébellion. Un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur
fait état de 34 personnes tuées et 83 blessées dans ces attaques, sur la place
principale de la localité, située au sud-est de Damas. Des restes de corps non
identifiés ont été mis dans 10 sacs, a-t-il précisé. L'une des explosions a eu
lieu près d'une station-service. La façade d'un immeuble et des dizaines de
voitures ont été fortement endommagées, selon un journaliste d'une agence de
presse occidentale, présent sur les lieux. Des bouts de chair humaine étaient
visibles sur le sol. «Que veulent-ils de Jaramana? La ville accueille des gens
venus de toute la Syrie (...), que ce soit de Deraa (sud) ou de (la province
druze) de Soueida», a lancé un habitant. «Que veulent-ils? Ils veulent tuer les
enfants en route pour l'école?» a crié un autre.
Les deux attentats se sont produits aux environs de 6h30 (4H30 GMT) dans cette région, cible de plusieurs attentats meurtriers, ces derniers mois. Les attentats n'ont pas été revendiqués dans l'immédiat. Ces deux attentats à la voiture piégée rappellent à la communauté internationale que la crise syrienne reste toujours d'actualité, et que pour le moment le langage des armes prévaut toujours, à défaut d'une solution politique qui tarde encore. Toujours sur le front des combats, la rébellion a abattu, en moins de 24 heures, 2 appareils de l'armée en utilisant, pour la première fois, des missiles sol-air, selon l'OSDH. Mercredi matin, un chasseur bombardier a été abattu dans le nord-ouest. L'appareil s'est écrasé dans une énorme explosion, provoquant un important panache de fumée. L'avion a été abattu par un missile et s'est écrasé à Daret Ezza, dans la province d'Alep frontalière d'Idleb, a précisé l'OSDH. Un des deux pilotes aurait été capturé par les rebelles syriens. Mardi, un hélicoptère de l'armée avait été abattu avec un missile sol-air, près d'Alep. L'utilisation de missiles par la rébellion intervient après la prise de la base 46 dans le nord-ouest du pays, où étaient stockés des missiles sol-air, selon le général Ahmad Faj. Par ailleurs, l'armée syrienne a mené une série de frappes sur la ville de Maaret al-Noomane, dans la province d'Idleb, sur les bastions rebelles à Homs (centre) et sur la province de Damas, a précisé l'OSDH. Enfin, en Turquie voisine, des experts de l'Otan ont entamé une tournée d'inspection des sites sur lesquels pourraient être installés les missiles «Patriot» dont le gouvernement turc a demandé le déploiement près de sa frontière avec la Syrie, se disant inquiète des risques de débordement du conflit syrien. Pour sa part, le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov a indiqué que la Russie veille à la sécurité des ressortissants russes résidant en Syrie. «Une grande diaspora russe se trouvait en Syrie avant la tragédie. Beaucoup de nos citoyens ont été obligés de rentrer en Russie. Mais des milliers de Russes restent en Syrie. Nous suivons de près l'évolution de la situation et rapporterons tous les changements touchant les intérêts des ressortissants russes. Leur sécurité est au centre de notre attention», a indiqué M. Lavrov au quotidien russe «Argoumenty I Fakty». «Il y a beaucoup d'extrémistes, de mercenaires étrangers, de terroristes liés à Al-Qaïda parmi les opposants au régime syrien. Les divergences entre les sunnites et les chiites s'accentuent. Le risque de propagation de la crise aux pays voisins suscite notre préoccupation», a conclu M. Lavrov. |
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