|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Une nouvelle fois,
la position algérienne vis-à-vis de la crise malienne et la présence de groupes
terroristes au nord du pays vient d'être mise en relief par un responsable
militaire américain. Après les déclarations de ces derniers jours de Romano
Prodi, envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Mali, c'est le commandant des
Forces américaines en Afrique (Africom), le général Carter Ham, qui apporte une
autre pierre, de poids celle-ci, à la stratégie développée par l'Algérie pour
résoudre pacifiquement cette crise née de l'occupation du Nord par des groupes
rebelles alliés à des groupes terroristes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique
(Aqmi). L'Algérie, en fait et contrairement aux pays de la région, ainsi que la
France, soutient avec force l'option de négociations avec les groupes rebelles
maliens, le MNLA et Ansar Dine, alors que la Cédéao avait décidé l'envoi d'une
force militaire pour déloger ces groupes armés des villes du nord du Mali.
Pour Carter Ham, les responsables civiles et militaires algériens ont «une compréhension très profonde et exhaustive des défis qui se posent dans le nord du Mali et, plus largement, dans la région» du Sahel. Il a souligné, devant un think tank britannique des affaires internationales, Chatham House, sur le dossier malien, avoir constaté que «les Algériens préfèrent absolument un règlement négocié» de cette crise. Pour lui, «tous les efforts doivent être déployés pour trouver une solution négociée pour le nord du Mali». Pour autant, il reste pragmatique, et comme tout militaire, il n'évacue pas lui aussi l'option d'une intervention armée au nord du Mali. «Bien que des négociations soient en cours, il est prudent de se préparer à une éventuelle intervention militaire qui pourrait être nécessaire», saluant dans le même temps «les efforts accrus de l'Algérie» pour assurer la sécurité de ses frontières, en particulier avec le Mali. Pour autant, il confirme le point de vue d'experts selon lequel les Etats-Unis ne sont pas foncièrement contre une intervention militaire au nord du Mali, mais qui serait dirigée vers l'élimination des groupes terroristes du Mujao et d'Aqmi. C'est à peu près le résumé de la visite de Hillary Clinton à Alger, qui était venue pour entendre elle-même ce que pensent les responsables algériens de ce dossier. Cet officier US fait remarquer en fait que la protection des frontières algériennes par l'ANP est dictée par l'impératif d'empêcher une libre circulation des éléments d'Al-Qaïda et d'autres groupes dans la région. Le général Ham rejoint, par ailleurs, la position algérienne en matière de préservation de l'unité et de l'intégrité du peuple et du territoire maliens. Pour lui, il s'agit de «la nécessité de préserver l'intégrité territoriale du Mali, excluant tout appui à un mouvement séparatiste» et du refus de «la présence continue d'Aqmi au nord du Mali». Une présence «inacceptable pour les Maliens, pour les pays de la région et pour la communauté internationale», a-t-il affirmé. Relevant qu'Aqmi «est plus fort aujourd'hui qu'il ne l'était il y a un an», le commandant de l'Africom a attribué cette situation au fait que cette organisation terroriste régionale bénéficie d'un refuge au Nord malien et de financements. «L'Aqmi est la branche terroriste la mieux financée grâce aux fonds qu'elle reçoit par le biais des enlèvements contre rançon, ou par son lien avec le trafic de stupéfiants et autres trafics illicites», a-t-il souligné. Il a confirmé par ailleurs qu'Aqmi dispose d'un véritable arsenal et des combattants, dont beaucoup sont venus de Libye» en 2011. Sur cette question, il a été clair: Aqmi est une menace potentielle pour les pays de la région et au delà pour l'Europe et les Etats-Unis. Dès lors, il est impératif que cette organisation soit détruite, annihilée, a-t-il préconisé. Concernant la Libye, il a estimé qu'il y règne «une grande fragilité'' dans ce pays et le seul élément positif est la tenue d'élections qui auront permis au peuple libyen de choisir ses propres dirigeants. En fait, «la situation dans ce pays est désordonnée, problématique et il y a beaucoup de défis à relever. Il n'y a pas d'institutions gouvernementales à proprement parler et il y a des milices bien armées et équipées activant hors du contrôle du gouvernement'' à travers la Libye, a-t-il résumé. |
|