Après de longues décennies passées à végéter presque dans l'anonymat, le port d'Annaba reprend peu à peu la place qui lui sied dans le giron des grands ports du pays, à la faveur d'un certain nombre d'actions initiées par ses responsables et qui lui ont fait dépasser toutes les prévisions qui lui ont été fixées.

Le trafic conteneurs est l'exemple le plus significatif dans la hausse de l'activité portuaire puisqu'il a presque doublé en l'espace d'une année, passant de 57.300 EVP au 31/08/2011 à 87.413 EVP au 31/08/2012. Les responsables tablent sur des prévisions de 150.000 EVP pour clôturer l'année en cours et 150.000 EVP pour l'année 2013. M. Abderrahim Iskander, à la tête de la direction commerciale, une structure nouvellement créée, n'a pas pu cacher sa satisfaction ''quelques années seulement auparavant, personne ne pouvait croire qu'on allait un jour atteindre ce niveau de performance''. Il reconnaîtra cependant que c'est surtout grâce à l'instauration d'un climat de confiance et la mise en place de mesures incitatives en direction des opérateurs portuaires que ce challenge a pu être atteint. En effet, les livraisons de conteneurs se poursuivent en non-stop couvrant même les journées de vendredi. Il n'a pas omis cependant de souligner l'apport prépondérant de la direction des Douanes et des mesures de facilitation qui ont soutenu l'effort entrepris par l'Entreprise portuaire de Annaba (EPA) pour répondre au mieux aux exigences de la clientèle. Il faut reconnaître que c'est bien une réaction en chaîne qui s'est amorcée au niveau du port qui a été contraint de développer son potentiel infrastructurel pour répondre aux besoins induits par l'attrait qu'il ne cesse de susciter auprès d'une clientèle qui se recrute jusqu'à Alger et les décideurs n'ont donc pas lésiné sur les moyens pour une bonne prise en charge, notamment par des investissements appropriés. Dans ce cadre, pour faire face à l'exiguïté des espaces au port, il a fallu s'étendre en zone extra portuaire par l'ouverture d'un important terminal à conteneurs vides, acquis auprès de la SNTF et situé au niveau de ''l'Allelik'' dans la zone industrielle de Annaba, à quelques encablures du port. D'une superficie de 10 hectares, il devrait constituer un futur port sec. ''N'oubliez pas que 40% du trafic est dédié aux conteneurs et notre souci constant est l'amélioration de la qualité des prestations?'', précisera M. Abderrahim. Additivement à cette acquisition, le programme d'investissement comprend aussi l'acquisition par l'EPA de moyens de levage et de manutention comprenant 10 stackers, des tracteurs routiers et des grues portuaires de 40 à 60 tonnes avec en perspective, également, le dragage du port, pour l'augmentation du tirant d'eau variant entre 6 et 11 mètres actuellement pour le porter à 14 mètres et permettre ainsi de développer le trafic par l'accueil de navires de plus grand tonnage. ''On mise beaucoup sur cette opération retenue par le ministère des Travaux publics, notre port n'a pas été dragué depuis 1979'', a précisé M. M. A. Djebbar, directeur général de l'Entreprise portuaire de Annaba. Il a été également retenu le confortement de la jetée principale avec le concours de l'Etat, par le biais du ministère des Travaux publics ainsi que le revêtement des terre-pleins sur 6 hectares et qui concernent essentiellement les zones d'entreposage des conteneurs, une station de pilotage, un atelier de maintenance. Pour 2013, on table sur l'achat de remorqueurs et de canots d'amarrage. Parmi les contraintes relevées, figure la saturation des espaces, l'EPA a concédé des espaces au profit de Naftal, Ferphos, Asmidal et ArcelorMittal. Ces entreprises traitent 3 millions de tonnes par an et bénéficient d'un statut particulier et vivant en bonne entente avec l'EPA. L'extension du port est donc devenue une nécessité particulièrement quand une étude réalisée en 1993 a conclu à la faisabilité de cette extension. Parmi les autres projets en cours, on note l'installation d'un dock flottant par l'ERENAV pour la réparation navale et l'étude de faisabilité est en cours, c'est d'ailleurs le port de Chetaïbi qui a été proposé. Pour le trafic des passagers, l'EPA a mis en place des commodités d'accueil au niveau de l'actuelle gare maritime et l'amélioration du temps d'escale des car-ferrys ramené à moins de 3 heures.

Enfin, au titre des effectifs, le port d'Annaba emploie actuellement 900 travailleurs dont 300 temporaires et accorde une attention particulière au volet formation professionnelle. Enfin l'EPA est présente aux diverses foires et salons tant nationaux qu'internationaux (FIA, foire de Marseille, de Paris?). Elle compte prendre part à la foire de Hassi Messaoud, prévue au mois de mars de l'année 2013.