Le problème de la violence, à l'encontre des femmes et des jeunes filles,
a atteint les proportions alarmantes. En 1999, l'Assemblée générale des Nations
unies a fixé au 25 novembre, la Journée internationale pour l'élimination de la
violence à l'égard des femmes. Dans ce cadre une journée d'étude a été
organisée, hier, par la direction de l'Action sociale (DAS) à « Diar Errhma » à
Miserghine, en collaboration avec l'association «Femmes algériennes
revendiquant leurs droits» (FARD), la Sûreté de wilaya, des universitaire et
des médecins légistes. En effet le statut de la femme battue est toujours plus
infamant que celui de l'homme violent et, longtemps les femmes victimes de
violence ont été tenues pour principales responsables de leur sort. L'enquête
réalisée par le réseau national des centres d'écoutes, en collaboration avec le
Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la
femme (CIDDEF), sur un échantillon de femmes victimes de violence et qui se
sont confiées aux cellules d'écoutes, indique que : « l'agresseur type est un
homme. Il est le mari de la victime dans 51% des cas. A Oran pas moins de
19.000 femmes ont été victimes de violences durant les deux dernières années.
Cependant des milliers d'autres souffrent en silence, gardant le secret de la
violence qu'elles subissent et n'osent pas le dire même à leurs proches et à
leurs amies. Dans la plupart des cas, ce silence s'explique par une certaine
mentalité et les coutumes qui sont des obstacles majeurs les empêchant de se
plaindre. Depuis le début de l'année, plus de 700 femmes ont été prises en
charge dans les services de la médecine légale des hôpitaux d'Oran. Les trois
quart d'entre elles, venant se soigner dans les différentes structures de santé
à Oran, ne sont pas à leur première expérience. Plusieurs mesures ont été
entreprises pour lutter contre ce fléau dont la création d'une banque de
données et de collecte de statistiques sur le phénomène de la violence contre
les femmes dans la wilaya d'Oran. Cette banque pilote, à l'échelle nationale, a
pour rôle de collecter des informations et des données sur ce phénomène dans
les services de la Sûreté, de la Gendarmerie, des établissements hospitaliers
et des associations à caractères sociaux.