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Réforme du système éducatif : Vers un allègement des programmes scolaires

par Moncef Wafi



Allègement des programmes scolaires, surcharge des classes, bilan des réformes et œuvres sociales de l'Education, sont parmi les points abordés par le nouveau ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed.

Invité, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, il a passé en revue certains points chauds de son secteur qui continuent à plomber chaque nouvelle rentrée des classes. Pour le ministre, il est important de faire une halte et de dresser un bilan exhaustif de la réforme du système éducatif, en pointant ses points forts et ses faiblesses, afin d'y apporter les correctifs qui s'imposent. Mais si les carences sont montrées du doigt par la famille de l'Education et les parents d'élèves, il n'en demeure pas moins qu'elles persistent malgré tous les discours de bonne intention.

Pour M. Baba Ahmed, le défi à venir est celui de la qualité de l'enseignement, sans cesse décriée, occultée au détriment de la quantité, l'enseignement ayant atteint un taux de scolarisation de 97% en Algérie. Et pour expliquer cette situation, le ministre a estimé que l'amélioration du niveau des élèves devra passer par la formation des formateurs, en les informant sur les nouvelles méthodes pédagogiques en vigueur. Passé le constat, il déplorera le manque d'organisation de l'administration et l'absence de volonté des enseignants «à participer à ces formations, car elles se font, en particulier, durant les périodes de leur congé».

A propos de la réforme du système éducatif, loin de faire l'unanimité chez la famille de l'Education, M. Baba Ahmed rappellera que cette réforme avait touché, dans un premier temps, le Primaire avec ses cinq ans et les quatre années du Moyen. Pour lui, la réforme doit se poursuivre pour englober le cycle du Secondaire avant de faire un bilan final d'ici trois ans. Conscient des limites de cette réforme, il a affirmé que son département envisage l'allégement de certains programmes. Un dossier d'actualité qui a, de tout temps, fait réagir les enseignants incapables d'expliquer les programmes surchargés et l'enseignement de certaines matières qui n'ont rien à voir avec la spécialité choisie par l'apprenant. Pour le primaire, cette surcharge se répercute directement sur la santé de l'élève, obligé de supporter sur son dos une dizaine de kilos de livres et de cahiers, malgré les promesses de l'ancien ministre de l'Education de doter, chaque école de casiers.

Il annoncera, comme première mesure, la mise en place d'un Conseil national des programmes, au début de janvier 2013, qui aura pour rôle «d'observer, de faire des critiques et d'apporter ainsi les corrections nécessaires».

Concernant la surcharge des classes, problème récurrent soulevé par les parents d'élèves, les enseignants et les élèves, à chaque rentrée scolaire, le ministre ne fera qu'entériner le discours officiel de circonstance qui veut que l'Etat mette le paquet pour la réalisation de nouvelles infrastructures éducatives. Le vœu de M. Baba Ahmed, de voir la prochaine rentrée 2013 avec «un nombre d'élèves réduit par classe, comparé à celui de l'année en cours», sera-t-il réalisé lorsqu'on connaît toutes les difficultés rencontrées sur les chantiers. Abordant le volet des Oeuvres sociales de l'Education, gelées depuis 2010, un dossier épineux qui risque à tout moment de déborder, le ministre s'est voulu pédagogue soulignant les étapes en cours avec l'élection de la Commission nationale et l'installation des Commissions de wilaya et des structures de gestion «dans, à peu près 47 à 48 directions de l'Education». A propos du cas des enseignants vacataires qui réclament leur intégration, mais ne disposant pas des diplômes requis pour être recrutés définitivement malgré leur expérience de l'enseignement, le ministre de l'Education a tenu à les rassurer affirmant qu'il est nullement dans l'intention de la tutelle de les écarter et qu'«il existe une étude qui traite de ce cas». Quant à l'enseignement des langues, une matière qui souffre d'un déficit en encadrement surtout dans les wilayas du Sud, il a indiqué que son secteur avait préconisé comme solution de faire appel à des retraités et à des contractuels.