Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ils ne risquent rien, selon lui : Ksentini rassure sur les condamnés à mort algériens en Irak

par Moncef Wafi

De l'intervention radiophonique de Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, l'on retiendra surtout le passage concernant les Algériens condamnés à mort, en Irak.

Après l'exécution, en octobre dernier, d'un de ses ressortissants à Baghdad, pour terrorisme, Alger avait vivement réagi et selon Me Ksentini, les sept autres condamnés à la peine de mort ne risquent plus rien «grâce à la diplomatie algérienne». Lors de son passage à la Chaîne I de la Radio nationale, il a été également question du rapport annuel de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme, de la corruption ou encore de la détention provisoire.

Farouk Ksentini, le président de la CNCPPDH a passé en revue, hier, l'actualité de son secteur. Il a affirmé que le rapport de la CNCPPDH de cette année portera sur les mêmes thèmes que les précédentes, en s'intéressant notamment à la situation des droits humains de certaines catégories de la société et les conditions socio-économiques de certains secteurs, tout en appelant à une amélioration significative de ces conditions. Même s'il estime que les droits de l'Homme en Algérie sont en «constante amélioration», il reconnaît que certaines «lacunes» et «dépassements» persistent toujours et qu'il est urgent de remédier à certains problèmes sociaux comme l'emploi et le logement, pour éviter une explosion sociale «lourde de conséquences».

Dans le volet satisfaction, le rapport souligne le code électoral qu'il a qualifié «de pas important dans le processus démocratique et des droits de l'Homme», et évoque également les droits de l'enfant, satisfaisants par rapport à d'autres pays, la situation socio-économique du citoyen algérien et celle de la presse nationale. S'agissant de cette dernière et des conditions de travail des journalistes, Me Ksentini a milité pour lever les contraintes bureaucratiques qui entravent le travail des journalistes et appelé à la révision de l'ancien code de l'Information. A propos de la détention provisoire, le président de la CNCPPDH rappellera ses «principes», estimant que le recours à cette procédure était abusif, en dehors des cas d'exception, proposant la création d'une «Chambre des libertés» qui aura pour mission l'examen des décisions de détention provisoire, de contrôle judiciaire ou liberté provisoire. L'autre dossier abordé est celui de la corruption devenue un «sport national». L'invité de l'émission «liqaa el yaoum» a tiré la sonnette d'alarme et appelé à la lutte contre la corruption qui toucherait tous les niveaux de l'Administration et entrave, selon lui, l'Economie nationale.

Comme il fallait s'y attendre, Me Ksentini a applaudi à l'installation d'une Commission nationale de lutte contre la corruption qui n'est toujours pas entrée en activité. Il a appelé, à cet effet, à «accélérer» la mise à la disposition de cette instance, des moyens nécessaires pour lutter contre ce phénomène inconnu dans le paysage national, durant les années 60 et 70. Il insistera sur le contrôle quotidien et l'application de la loi. A une question relative à la drogue, Me Ksentini soulignera la nécessité de la révision de la loi relative de 2004 à la lutte contre la drogue.