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Le parquet général ouvre une enquête : Suicide au tribunal de Cité Djamel

par Houari Saaïdia



Une enquête a été ouverte par le parquet général de la cour d'Oran, suite au drame survenu, jeudi, au tribunal d'Oran, sis Cité Djamel, où un justiciable s'est suicidé en se jetant du 4e étage.

L'enquête vise en premier lieu à faire la lumière sur les circonstances exactes de cet acte suicidaire, qui s'est produit à l'intérieur du tribunal, vers 15h30.

Pour garantir les plus grandes neutralités et clarté dans l'établissement des faits exacts et aux fins d'une investigation juste impartiale pour connaître la vérité et déterminer la responsabilité de tout un chacun, notre source indique que c'est le procureur général de la cour d'Oran, Sâadallah Bahri, qui s'est chargé de ce dossier.

Il était près de 15h30 quand un homme, la trentaine, est monté sur le petit rempart en métal du quatrième étage, à hauteur de plus de 20 mètres par rapport au rez-de-chaussée, d'où il s'est jeté. La scène de l'impact du corps humain sur le sol dallé du grand hall, en plein centre, a provoqué une frayeur indescriptible dans le tribunal. Une vraie panique s'en est suivie, ponctuée par des hurlements et agitations dans tous les sens. Peur, stupeur, consternation, étonnement... se sont emparés de tout le monde; public, comme personnel administratif, avocats, magistrats?

Un peu plus d'une demi-heure plus tard, les services du SAMU et ceux de la Protection civile arrivent sur les lieux. Le décès de la victime est constaté sur place par un médecin légiste. La dépouille, gisant dans une mare de sang, n'a été évacuée vers la morgue de l'hôpital qu'après l'arrivée de la police scientifique, où elle a procédé aux actes préliminaires de l'expertise d'usage.

S'il y a certains faits avérés, du moins selon des sources concordantes, il y a en revanche de nombreux points d'interrogation, voire des zones d'ombre. Il s'agit, selon des versions concordantes, d'un homme, trentenaire, originaire de Béchar, qui s'était présenté la veille auprès des services du commissariat central d'Oran, siège de la Sûreté de wilaya, et ce, a priori à la recherche de son frère disparu.

Suite à des circonstances, dont la détermination exacte revient à l'enquête judiciaire, l'individu en question a été placé en garde à vue par la police et présenté, jeudi matin, au parquet du tribunal correctionnel d'Oran. Le motif de sa présentation n'est pas connu pour l'heure. Il y a deux versions, l'une qui parle d'une présentation devant le procureur de la République - ou son adjoint, s'entend - pour la "prolongation de la garde à vue" au-delà du délai légal de 48 heures, et l'autre qui parle d'une procédure de "levée de la garde à vue". Mais les deux versions s'accordent néanmoins sur un point: le mis en cause était poursuivi d'"outrage à un agent public (police) en exercice de ses fonctions".