Après avoir interpellé maintes fois les responsables de l'APC d'Oran, en
tant que propriétaire, sur la situation qui caractérise l'hippodrome Antar Ibn
Chedad d'Es-Sénia en raison des écarts de gestion, les éleveurs équins
spécialisés dans la pure race ont adressé une lettre au président de la
République pour lui demander d'user de tout son poids pour contraindre les
services concernés à prendre les mesures qui s'imposent pour préserver cet
espace, d'une superficie de 58 ha.
Afin de mieux faire entendre leur voix, les éleveurs ont constitué leur
propre association et un des membres précise que la situation se dégrade de
jour en jour et notamment après l'expulsion de la société des courses, sous
tutelle du ministère de l'Agriculture, pour n'avoir pas honoré ses engagements
locatifs. Néanmoins, si cette mesure, estiment les membres de l'association,
demeure légitime, l'implication de l'APC d'Oran pour gérer l'établissement
devient inéluctable. Considérant à juste titre que cet hippodrome en plus
d'être un patrimoine, représente le symbole du cheval qui est une icône de
l'histoire nationale. Actuellement, l'établissement est livré à lui-même et les
anciens bureaux de la société des courses ont été transformés en logements et,
pire encore, la piste et les aires réservées aux éleveurs font l'objet de
convoitises et l'inquiétude de ces derniers réside dans le fait que si rien
n'est fait dans l'urgence, un empiètement sur les aires d'élevage et de course
n'est pas à exclure d'autant que de par sa proximité à une zone urbaine
prochainement desservie par le tramway, la parcelle de terrain a son pesant
d'or. Par ailleurs, les éleveurs dénoncent la sourde oreille des responsables
de l'hôtel de ville à leurs doléances justifiées seulement par la préservation
de cet espace de pratique des sports équestres et des courses. Cet abandon
total survient à un moment où les éleveurs demandent l'extension des espaces destinés
à l'élevage et notamment aux juments en gestation et aux poulains, des espaces
indispensables à la bonne santé des chevaux. Depuis le départ de la société des
courses, le personnel affecté à l'entretien de la piste et des autres parties
de l'établissement exercent leur mission dans des conditions difficiles et ce
en raison de l'absence des services communaux et si le programme des courses
est respecté, cela n'est dû qu'à la volonté de ce personnel qui n'a de local
qu'une vieille baraque alors que les bureaux ont été occupés. Ce personnel
avait interpellé le wali d'Oran sur la situation de cet hippodrome qui de par
l'absence de gardiennage est devenu un lieu mal fréquenté alors que la piste
sert souvent de terrain de football ou d'autres pratiques sportives. L'autre
manquement signalé est l'absence d'eau potable et qui a eu des effets néfastes
sur la santé du cheptel équin avec l'enregistrement de la perte de 6 chevaux de
valeur.