|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Les autorités
françaises ont déclaré douter de la sincérité des intentions du groupe armé
Ansar Eddine, quand ses dirigeants ont annoncé qu'il se ralliait à l'option du
dialogue politique, en tant que solution à la crise malienne. Elles ont exigé
de lui, dans la foulée, des gestes de confirmation de son changement de
conduite. Ansar Eddine en a fait deux coups sur coup. Il a d'abord fait savoir
qu'il renonçait à vouloir que la charia soit appliquée à l'ensemble du Mali
puis ensuite, qu'il était prêt à prendre part à la lutte contre les groupes
armés terroristes et narcotrafiquants qui sévissent au Nord Mali.A moins que
Paris ait décidé par avance et définitivement, qu'Ansar Eddine est «
irrécupérable » dans ses desseins sahéliens. François Hollande et ses
conseillers doivent prendre acte que ses déclarations satisfont aux conditions
posées par le conseil de sécurité de l'ONU, aux groupes armés pour leur
inclusion au dialogue politique sur la crise malienne. Le MNLA et Ansar Eddine
qui sont un groupe armé, ayant fait dissidence du premier se veulent tous les
deux acteurs de la rébellion des Touaregs du population du Nord Mali qui a des
légitimes revendications politique, économique et sociale sans lien avec les
agissements des groupes terroristes et narcotrafiquants à composantes étrangères
qui se sont implantées dans leur région.
Qu'il faille aider même militairement, les autorités maliennes à débarrasser le nord de leur pays de son occupation, par ces groupes terroristes et narcotrafiquants, tout le monde en convient, au vu de la faiblesse de leur armée nationale et de ses moyens militaires et logistiques. Mais ce n'est pas contribuer à la réconciliation nationale entre les populations maliennes, que d'encourager les autorités du pays a entretenir l'amalgame entre une rébellion aux revendications légitimes et les groupes terroristes et narcotrafiquants qui ont mis en coupe réglée le nord du Mali et sont entrain d'étendre leur nuisance déstabilisatrice à l'ensemble du sahel et même plus loin. En établissant un dialogue responsable avec le MNLA et Ansar Eddine basé sur la prise en compte des problèmes posés par la rébellion Touareg et en s'engageant solennellement sur des réponses à leur apporter, acceptables pour tous, les autorités de Bamako feront faire au Mali un grand pas vers la solution de la cause première de la crise nationale, qui est cette rébellion que provoque l'insatisfaction de la population Touareg quant au statut qui marginalise qui lui est fait dans le cadre de la république malienne et des non droits dont il s'accompagne. Ce n'est pas la démarche que Paris « conseille » à ses autorités dont elle encourage les va-t-en guerre à l'ultra nationalisme aveugle et en totale décalage avec la réalité nationale malienne. En se rangeant au point de vue Français, sur leur crise nationale, ces ultra nationalistes ne se rendent pas compte qu'ils hypothèquent le recouvrement par le Mali, de sa souveraineté nationale, au profit de l'ex-puissance coloniale dont l'agenda politique pour la région a pour objectif de conforter son influence et de préserver, en les élargissant, ses intérêts existants. En tout cas, les ralliements franchement exprimés du MNLA et d'Ansar Eddine à l'option du dialogue politique, excluant l'idée de sécession, le recours au terrorisme et l'alliance avec les narcotrafiquants, démontrent la pertinence de la démarche prônée par l'Algérie pour la solution de la crise malienne.Si elle est empêchée d'être concrétisée,cela risque d'occasionner des conséquences aux impacts graves, non seulement pour la situation malienne, mais pour l'ensemble de celle de la zone sahélienne. |
|