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Branle-bas de
combat dans les milieux spécialisés dans la lutte anti-acridienne: les premiers
groupes de criquets pèlerins sont déjà arrivés dans le sud du pays, plus tôt
que prévu, de la frontière malienne jusque vers la ville d'Adrar, a constaté un
journaliste du Quotidien d'Oran.
En dépit des déclarations rassurantes du ministère de l'agriculture, les premières apparitions de criquets pèlerins de grande taille et des essaims en provenance des zones de reproduction dans le nord du Mali et en Mauritanie ont été enregistrés, ce week-end à Adrar. Les habitants du Vieux Ksar ont été ainsi étonnés, hier vendredi, et en même temps horrifiés de voir les premiers essaims survoler la ville. Les essaims se sont également dirigés vers les oasis de la wilaya. Quelques groupes ont envahi les maisons, surtout prés de Tililane. Les nuées de criquets pèlerins ont également envahi la région agricole de Zouit Kenta, provoquant une vive panique au sein des agriculteurs, en pleine récolte de la Tomate. L'apparition des premiers groupes d'ailés arrive au très mauvais moment pour les agriculteurs de la wilaya d'Adrar, les cultures arrivées à mi-parcours constituant un tapis vert qui va immanquablement attirer les criquets pèlerins. Les essaims matures vont vraisemblablement se concentrer dans les zones vertes et former de petits groupes, relève un ingénieur Agronome. Après un premier bulletin d'alerte publié le 12 octobre dernier, l'organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a émis un second bulletin d'alerte mardi dernier, 13 novembre. L'organisation Onusienne estime que ?'la situation relative au Criquet pèlerin demeure sérieuse. De nouveaux rapports indiquent que les ailés de seconde génération forment des groupes et de petits essaims dans le nord-est du Mali. Au Niger et en Mauritanie, les opérations de lutte terrestre se poursuivent contre des groupes de larves et d'ailés. Des bandes larvaires se forment près de Tahoua, au Niger, et sur la côte de la Mauritanie, au sud de Nouakchott. Des opérations de lutte ont également été réalisées dans le sud de l'Algérie contre des groupes d'ailés, près de la frontière avec le Niger''. Les experts de la FAO s'attendent pour les prochaines semaines que ?'davantage de groupes et de petits essaims se forment au Mali et au Niger et se déplacent vers l'Algérie, la Libye, le nord-ouest de la Mauritanie et peut-être le Maroc''. Quatre jours après ce bulletin d'alerte, les premiers groupes de criquets pèlerins sont déjà arrivés en Algérie à partir des frontières avec le Mali. Pour de nombreux experts de l'INPV des stations du sud du pays, notamment à Tamanrasset, la situation est critique, la menace d'une invasion à grande échelle est réelle, notamment du fait d'une bonne pluviométrie dans les zones de regroupement, au Niger, Tchad et Mali, et même jusque vers le Soudan. Dans la wilaya d'Adrar, en tout cas, on prend la pleine mesure de la menace acridienne et déjà des agriculteurs de la région ont lancé un appel aux services agricoles pour prendre des mesures d'urgence, pour protéger la campagne agricole dans la willaya Adrar, qui dure du mois du décembre au mois de Mars. OU SONT LES MOYENS DE LUTTE ACRIDIENNE ? Fin octobre dernier, une réunion de crise avait regroupé les membres du Comité interministériel de lutte antiacridienne (CILA), la quatrième du genre depuis juin, au cours de laquelle le ministre de l'Agriculture et du Développement Rural, Rachid Benaïssa, s'est montré rassurant, déclarant que la menace acridienne est loin de l'Algérie, au moment où la FAO avait déjà publié son premier bulletin d'alerte (12 octobre 2012). «A court terme, nous nous attendons pas à une invasion. C'est une forte probabilité étant donné qu'il y a un mouvement en Mauritanie», a affirmé pour sa part le ministre, Rachid Benaïssa. L'Institut national de la protection des végétaux, à qui incombe la mission de faire face à la menace acridienne, a déjà mis en alerte ses équipes et stations implantées dans le sud du pays, à Adrar, Tamanarsset, Illizi. L'INPV a déployé sur ce premier front dix équipes de surveillance et de lutte. Selon le directeur de l'INPV, M. Moumen, ?'l'Algérie a mobilisé d'importants moyens matériels et logistiques lui permettant de faire face à une éventuelle invasion de criquets quelle que soit son ampleur''. Fin octobre, il avait affirmé que ?'la situation actuelle se caractérise par une présence de plusieurs individus de criquets sur de grandes superficies au niveau du Mali et du Niger. Les conditions écologiques sont favorables pour leur maintien au niveau de ces pays». Pour autant, ?'l'Algérie a pris toutes les mesures nécessaires et utiles pour faire face à n'importe qu'elle évolution de la situation acridienne», a-t-il assuré. Dans la région sahélienne, le Tchad et la Mauritanie ont déjà procédé à des traitements, respectivement plus de 2.300 hectares et 2.130 ha. Le Niger, le Mali et l'Algérie n'ont pas encore commencé les traitements vu l'état dispersé des criquets. Des bandes larvaires et des essaims ont également été signalés plus à l'ouest, près de Kouba Oulanga''. Selon ce premier bulletin la FAO, les essaims de criquets pélerins devaient atteindre l'Algérie, du moins les régions de l'extrême sud vers la seconde quinzaine du mois d'octobre, si rien n'a été fait en matière de lutte antiacridienne. ?'Une fois les essaims formés, on s'attend à ce qu'ils se déplacent vers le Nord et l'Ouest, à partir du Mali, du Niger et du Tchad et arrivent dans l'ouest et le centre de la Libye, le sud et le centre de l'Algérie et le nord-ouest de la Mauritanie au cours de la seconde quinzaine d'octobre'', note la FAO selon laquelle ?'certains essaims pourraient atteindre l'ouest de l'Algérie, le sud du Maroc et le Sahara occidental''. Ces essaims iront dans les zones recevant des pluies, y effectueront leur maturation et pondront vers décembre. Au moment de la rédaction de ce texte, on ignorait si des dispositions ont été prises, hier vendredi, pour prendre en charge la lutte contre les premiers essaims apparus dans la wilaya d'Adrar et les régions limitrophes. |
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