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Israël veut en finir avec toute résistance palestinienne

par Kharroubi Habib



Depuis la fin de la semaine dernière, la bande de Gaza est la cible de bombardements aériens par l'aviation israélienne dont l'intensité annonce qu'ils sont préparatoires à une opération militaire d'envergure du style de celle que l'armée israélienne a menée contre ce territoire durant l'hiver 2008-2009.

Le prétexte pour la nouvelle agression sont les roquettes que des activistes palestiniens ont tirées contre la zone du territoire de l'Etat hébreu jouxtant la bande de Gaza. La réalité est qu'elle répond à un calcul électoraliste. Des élections législatives anticipées vont en effet avoir lieu en Israël. En engageant à leur approche Israël dans une confrontation militaire avec le Hamas, Benyamin Netanyahu entend provoquer l'union sacrée de la population israélienne autour du gouvernement qu'il dirige et de la coalition partisane qui l'appuie.

Presque toutes les agressions dont Israël a pris l'initiative ont été menées alors que pointaient des échéances électorales dans le pays. Ce qui a été le cas en 1996 pour l'opération «raisins amers» au Liban et en 2008-2009 pour celle dite «plomb durci» à Gaza. Celle qui est en cours depuis mercredi découle de la même motivation d'exacerbation de la tension à des fins électoralistes. Mais ce n'est pas la seule raison qui a poussé Benyamin Netanyahu et son cabinet à planifier une nouvelle agression contre la bande de Gaza. Ils l'ont décidé parce que estimant aussi que le contexte régional et international est favorable à leur dessein qui est d'en finir avec le Hamas leur «bête noire» qui contrôle la bande de Gaza.

En lançant une opération militaire massive et combinée contre la bande de Gaza par laquelle ils pensent pouvoir «éliminer» rapidement cette faction palestinienne, ils ont tablé sur des réactions internationales anti-israéliennes moins amples que celles suscitées par l'opération «plomb durci» de l'hiver 2008-2009 à l'estime que la communauté et les opinions internationales ont l'attention focalisée sur la tragédie syrienne. En fait ce contexte est mis à profit par l'Etat sioniste pour tenter d'en finir avec toute forme de résistance palestinienne à la politique du fait accompli en matière d'occupation et de colonisation juive des territoires palestiniens obstacles à la création d'un Etat palestinien viable et indépendant.

Benyamin Netanyahu et son cabinet ramassis d'extrémistes ne visent pas seulement à en finir avec le Hamas, mais avec l'Autorité palestinienne que préside Mahmoud Abbas dont l'initiative de demander à l'ONU l'élévation en son sein du statut de la Palestine contrecarre leur plan concernant les territoires occupés. En même temps que le gouvernement israélien s'apprêtait à lancer une nouvelle agression contre la bande de Gaza, son ministre des Affaires étrangères a laissé filtrer le contenu d'un projet de document entériné par lui proposant de «renverser» le président de l'Autorité palestinienne «et démanteler l'Autorité au motif qu'ils ont franchi «la ligne rouge» avec leur initiative diplomatique» et que toute autre option «signifierait lever le drapeau blanc et reconnaître l'échec des dirigeants israéliens à relever le défi».

Israël est en train de dissiper ce qui restait d'illusion sur le processus de paix au Proche- Orient. Son objectif de mettre un terme à une solution juste et équitable au conflit l'opposant aux Palestiniens est franchement décliné. Mais les chancelleries occidentales persistent à rejeter sur les Palestiniens la responsabilité de l'impasse où se trouve ce processus de paix et à trouver légitime la conduite de l'Etat hébreu. Les Etats arabes quant à eux leur ennemi a changé de visage. Il a pour nom aujourd'hui les régimes syrien et iranien.