|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le processus de
redémarrage du haut fourneau n° 2 du complexe sidérurgique ArcelorMittal
Annaba, à l'arrêt depuis dimanche dernier à cause d'un conflit syndical, a été
enclenché mercredi, a constaté l'APS. Cette reprise fait suite à la saisine,
par la direction générale du complexe, du tribunal d'El Hadjar, qui a rendu un
jugement en référé ordonnant «l'évacuation des lieux par les travailleurs en
grève» et la «cessation de toute entrave au travail», a précisé le chargé de la
communication auprès de la direction générale du complexe, M. Mohamed Guedha.
Un accord portant levée de la suspension de six travailleurs mis en cause dans
ce conflit, a été, par ailleurs, signé entre la direction générale et le bureau
syndical, a révélé la même source.
Pour rappel, près de 100 travailleurs ont refusé de faire redémarrer cette installation stratégique qui alimente les aciéries à oxygène en fonte liquide, réclamant le départ de l'actuel syndicat d'entreprise. Cette revendication «devrait être discutée dans un cadre légal avec le partenaire de la direction sans recourir à l'arrêt des installations de production», a déploré une source de la direction générale citée par l'APS. Le secrétaire général par intérim du syndicat de l'usine, aujourd'hui suspendu, a déclaré «refuser toute ingérence extérieure dans le renouvellement du syndicat». Pour M. Mourad Daifallah, les travailleurs du haut-fourneau n°2 sont «l'objet d'une manipulation fomentée par des personnes n'appartenant pas au complexe et qui souhaitent le retour de +leurs gens+ au futur syndicat de cette usine». M. Daifallah avait fait l'objet d'une suspension prononcée par le bureau local de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), en raison d'un conflit disciplinaire avec un employé, rappelle-t-on. La direction d'ArcelorMittal Annaba avait pour sa part qualifié ce mouvement d'illégal «engagé au mépris des règles et procédures légales et dont les motifs sont infondés et peu compréhensibles». La DG précise que le haut-fourneau avait été arrêté durant sept jours pour effectuer des travaux de maintenance planifiés et pour assurer son approvisionnement en coke. Elle ajoute que «ce mouvement de grève met le HF2 devant des risques de blocage, car, au-delà du huitième jour d'arrêt, la fonte liquide qui est à l'intérieur du creuset commence à se solidifier entraînant ainsi le blocage du HF2 pour une longue période, avec toutes les conséquences sur l'activité globale de l'usine». La direction d'ArcelorMittal estime les pertes journalières à un million de dollars et indique que «si cet arrêt venait à se prolonger, il entraînerait l'usine dans une situation financière critique avec les conséquences dramatiques qui en découleraient». Et d'expliquer que «l'absence de production crée un manque de produits à vendre et donc empêche la rentrée d'argent nécessaire au paiement de nos charges et notamment des salaires de nos employés». La DG, qui soutient que le HF2 est en fin de campagne, et ne peut plus résister aux nombreuses perturbations, indique avoir engagé toutes les procédures de droit «car nous n'acceptons pas de mettre en risque la vie de notre entreprise». Le complexe sidérurgique ArcelorMittal Annaba emploie quelque 6.000 travailleurs pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an. |
|