Le bras de fer opposant la direction de l'Education au bureau local du
Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et
technique (Snapest) tend vers le pourrissement.
L'académie est revenue à la charge pour accuser, dans une déclaration
d'une rare virulence, le Snapest d'être un «syndicat agitateur». Le communiqué,
paraphé par le chargé de communication de cette direction, dresse un
réquisitoire sévère contre le syndicat accusé de tous les maux qui secouent le
secteur. Revenant sur le débrayage organisé la semaine dernière par le Snapest,
l'académie relève que le taux de suivi de cette «action illégale décidée sans
aviser les services concernés» a été seulement de 24,12%, contrairement au taux
avancé par le syndicat (80%). L'académie avait déjà qualifié ce débrayage de
«rébellion et violation de la réglementation en vigueur, notamment le code du
travail». «L'académie n'a pas été avertie officiellement par cette organisation
syndicale. Nous avons appris par d'autres voies qu'une grève aura lieu, ce qui
est illégal vu que les syndicats sont obligés par la loi de déposer un préavis
de grève huit jours au minimum avant l'entame du mouvement de contestation»,
avait affirmé cette direction dans un précédent communiqué. Abordant les points
soulevés par ce syndicat et en particulier le déficit en matière d'encadrement
pédagogique et administratif dans les établissements secondaires, l'académie
signale que tous les lycées de la wilaya, au nombre de 59, sont encadrés par
des «staffs administratifs compétents». L'académie a aussi démenti l'envoi
d'une commission ministérielle pour enquêter sur la gestion de ses services. Des
sources concordantes avaient révélé récemment que plusieurs commissions
ministérielles ont été envoyées depuis la rentrée des classes à la wilaya
d'Oran. Les représentants de cette organisation syndicale, qui se sont
entretenus jeudi dernier avec le ministre lors de la réunion consacrée aux
syndicats du secteur, avaient réclamé l'envoi d'une commission d'enquête. Les
syndicalistes avaient dénoncé, selon leurs propos, la «détérioration des
conditions de travail dans les établissements scolaires à cause du grave
déficit en matière d'encadrement pédagogique et administratif». Le Snapest
insiste sur l'ouverture de nouveaux postes budgétaires pour couvrir le déficit
constaté dans certaines matières essentielles (maths, physique, langues
étrangères). Le cycle secondaire a besoin au minimum de recruter 200
professeurs pour combler le grave déficit en encadrement, selon ce syndicat. Le
syndicat dénonce par ailleurs la gestion du dossier des 800 élèves exclus par
l'académie. Ces élèves exclus par les conseils de disciplines avaient été
réintégrés sur simples dérogations de l'académie sans passer par la commission
de recours. La réintégration de ces élèves exclus est à l'origine de graves
tensions dans les lycées. Les syndicalistes estiment par ailleurs que «le chargé
de communication n'est nullement habilité à s'adresser au personnel
enseignant». «Cette personne qui a paraphé ce communiqué n'occupe aucun poste
de responsabilité dans l'académie. Elle n'est pas bien placée pour se livrer à
des chicanes contre un syndicat largement représenté dans le cycle secondaire.
Les communiqués doivent être signés par le directeur de l'Education ou le
secrétaire général», soutient un syndicaliste.