Jadis, les eaux
de l'Oued Rhumel qui traversent la ville des ponts étaient limpides et
poissonneuses. Mais pratiquement depuis le début des années 1970, avec
l'industrialisation effrénée qu'a connue la wilaya, la situation a changé
radicalement. Aujourd'hui, les eaux de cet oued millénaire sont polluées et
charrient dans leur cours les immondices provenant des décharges sauvages qui
parsèment ses rives et les déchets industriels rejetés par les usines
installées sur les cours d'eau et les affluents qui l'alimentent. Ces derniers
jours, à la faveur de la campagne d'assainissement et de nettoyage des
quartiers qui se poursuit dans toute la wilaya, les responsables de
l'environnement se sont penchés sur la situation de cet oued et ont fait un
constat alarmant.
Dans ce cadre, et
selon un communiqué rendu public hier par la wilaya, le chef de l'exécutif qui
a pris connaissance d'un rapport détaillé qui a été établi par la direction de
l'environnement sur l'état de l'Oued Rhumel, a annoncé que «des mesures
coercitives seront prises à l'encontre des contrevenants pollueurs de l'Oued
Rhumel». Ensuite, M. Nouredine Bedoui a estimé que l'état de cet oued nécessite
un travail de concertation et de coordination entre toutes les parties
concernées afin de réussir au mieux la mission de sa protection. «Le rapport de
mission, poursuit le communiqué de la cellule de communication de la wilaya,
cite les facteurs polluants du cours de l'oued présentés par le directeur de
l'environnement à la réunion du comité de pilotage de l'opération
d'assainissement, lequel rapport a été élaboré suite à une investigation menée
sur les rejets informels des décharges sauvages situées sur les deux rives du
Rhumel. L'exposé a insisté sur les infractions aux règles de salubrité publique
et d'hygiène de l'environnement qui mettent en péril les ressources hydriques
naturelles avec l'existence d'habitats et d'usines et le déversement des
déchets industriels associé à l'empiètement sur les servitudes des oueds tout
au long des cours d'eau et des oueds affluents, à savoir Oued El-Had, Oued
Meharwel et Oued Boumerzoug. Il évoque d'autre part les dysfonctionnements
enregistrés au niveau des réseaux d'assainissement et bien d'autres facteurs
ayant contribué à une dégradation effrayante du cadre de vie et de
l'environnement et nécessitant impérativement une prise en charge par le comité
de pilotage», conclut le communiqué.