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Les pharmaciens revendiquent un programme de gardes

par A. Mallem

Profitant de l'installation des nouvelles sections ordinales, au niveau des wilayas placées sous leur juridiction, les responsables du conseil de l'ordre des pharmaciens de la région de Constantine, sont montés au créneau pour réclamer encore la mise en place du programme de garde des pharmacies.

«Pourtant, ce programme de garde est édité régulièrement et mis en application dans toutes les wilayas. Mais à Constantine il y a une anomalie qui subsiste depuis de nombreuses années et qui fait qu'il n'y a aucun programme arrêté par l'administration, en l'occurrence la direction de la santé», nous a déclaré hier M. Baghloul Kamel, responsable de la section régionale, en indiquant «qu'au cours de l'exercice 2007/2008 sa structure a ficelé et remis un dossier complet à la direction de la santé. Après étude et sondage, nous avions remis un dossier à la direction de la santé, a-t-il expliqué, et avions fait des propositions pertinentes qui découlent de cette étude,élaborées avec le concours de pharmaciens expérimentés. Nous avons proposé une formule qui s'insère avec les dispositions de l'arrêté ministériel portant code de déontologie. Nous sommes mêmes allés plus loin en fixant les listes nominatives des pharmaciens en conformité avec la carte géographique des centres payeurs de la Cnas».

Et de signaler les divergences qui ont opposé la section de l'ordre, à l'ancien directeur de la santé, qui voulait instaurer un système de garde, basé sur le volontariat des pharmaciens. «Il voulait aussi que, les pharmaciens non concernés par le tour de garde puissent ouvrir s'ils le voulaient», a soutenu notre interlocuteur. «Or, le décret n° 92/296 de 1992 portant code de déontologie médicale est clair : quand un pharmacien est de garde, son confrère doit fermer. En outre, une note ministérielle stipule aussi, qu'un pharmacien désigné doit assumer la garde, sinon il est sanctionné. Il en est de même pour celui qui ouvre durant cette garde», soutient-il encore. Les conceptions de l'ancien directeur de la santé ont, selon M. Baghloul, instauré une certaine anarchie en conduisant les pharmaciens à ouvrir quant ils le veulent et à fermer aussi quand ils le désirent. «Pourtant, a continué le représentant du conseil de l'ordre, ce décret stipule bien que la garde est obligatoire et qu'il appartient à l'administration d'établir un tableau dans ce sens et de le faire appliquer. Mais jusqu'à présent cela n'a pas été fait au niveau de Constantine, a-t-il indiqué. Néanmoins, le responsable a laissé entendre que les relations avec l'actuel directeur de la santé sont excellentes, et que ce dernier fait preuve de bonne volonté en travaillant en concertation avec les gens du secteur. «Toutefois, a-t-il dit, il ne s'est pas encore attelé à l'élaboration du programme de gardes et nous estimons que ce problème doit être réglé rapidement pour que Constantine soit au diapason, des autres wilayas».

A noter que le directeur de la santé, retenu hier par une réunion au cabinet du wali, n'a pu être joint afin de connaître son point de vue sur ce sujet.

Enfin, décrivant encore le marasme qui prévaut dans le secteur, M. Baghloul s'est élevé contre certains dépassements qui se sont produits dernièrement, et qui ont conduit le ministère du commerce à s'immiscer dans le domaine de la santé, en ordonnant aux pharmaciens d'appliquer la garde. «Nous avons eu ce problème au niveau de la wilaya de M'sila où la direction du commerce a mis en demeure les pharmaciens d'assurer le programme de garde arrêté par l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) ! Cela a provoqué un tollé général dans notre secteur, et le syndicat national des pharmaciens d'officines (SNAPO), est monté lui aussi au créneau pour s'élever contre ce dépassement en rappelant bien que la corporation des pharmaciens est placée sous tutelle du ministère de la santé».